[Terminé] 48 heures pour vivre.

"Mais que peut-il bien se passer chez ces elfes ?"

C'est la question que n'arrêtait pas de revenir dans la tête de Prisme. Elle énonçait des souvenirs en compagnie d'Enguerrand quand soudainement un "PRISME !" se fit retentir. Après avoir vu débouler Stretcher et parlé avec lui de la situation, elle décida de le cacher. Par mesure de précaution, elle placerait des runes de distortion pour déjouer toute tentative magique de le repérer. Cette idée lui sembla fort justifiée en voyant Stretcher tomber à genoux... Oui, la fatigue certainement. Toutefois, il n'était pas exclu que ce soit dû à autre chose. Après avoir accompagné Stretcher, elle partit se reposer à son tour. Elle sentait qu'elle aurait besoin de toute son énergie pour demain...

Au beau milieu de la nuit...

Feuillenuit sortit en catimini de sa hutte, et quitta le camp sans un bruit. Au pas de course il remonta vers Sombrivage humant l'air à tout va pour essayer de retrouver sa trace. Auberdine était le seul endroit où il pouvait être allé puisqu' étant le plus grand port du monde elfique. Kaeril avait laissé aucune trace derrière lui, c'était un travail de talent, les pisteurs avaient abandonné la traque et Feuillenuit cru les voir s'éparpiller dans les sentiers le long de la grand'route.

"Kaeril, je crois me souvenir que tu côtoies beaucoup d'humains"

Les mots sifflants d'Idhren retentirent dans sa tête et le Randir prit le premier bateau pour Hurlevent. Il s'allongea sur le pont, les bras croisés derrière la nuque, ressassant les images du prêtre marqué par une rune de sang et Yijael se tordant de douleurs dans les sarments d'Hiril. Il regarda une de ses mains recouverte de bandages.

"Ca en vaut la peine".

A l'aube il serait dans la cité des Humains.

La veille, dans un endroit loin de tout.

Elle se glisse dans le lit, rabat la couverture sur sa tête et se roule en boule, serrant ses genoux entre ses bras en tremblant. Elle entend l’elfe soupirer mais n’y prête pas attention, s’enfonçant encore plus au creux du matelas. Elle serre les dents, réprimant ses cris, tentant d’endiguer la douleur.

- Fais lui confiance Khar, il va s’en sortir.

Il s'éloigne et regarde par la fenêtre en soupirant à nouveau et dit d'une voix morne : "Et dire que ça semblait aller mieux…"

Elle ne répond pas, pour ne pas le blesser. Comment pourrait-elle lui dire qu'elle se sent coupable de tout, y compris de ne pas être parti avec Stretcher pour l'aider ? Qu'elle se sent lâche et misérable, que la colère la brûle, mais qu'une morne résignation pèse sur ses épaules, la rendant incapable de prendre une décision ?

- Tu vas me laisser toi aussi ?

Sa voix résonne faiblement, étouffée par les couvertures et les sanglots bloqués dans sa gorge. Aussitôt il se précipite vers le lit, prenant sa main et la serrant avec beaucoup de douceur et d'amour.

- Non, non je ne te laisserais pas… Ne t'inquiètes pas… Je suis là…

Il s'installe sur les couvertures et l'entoure de ses bras comme il le peut, créant un cocon de chaleur supplémentaire autour d'elle. Elle tremble, à la fois de froid et de chagrin, et se laisse cajoler par le voleur qui lui répète de faire confiance à Stretcher, qu'il ne lui arrivera rien de mal.

Patiemment, toute la nuit, il sèche les larmes qui coulent sur le visage de la voleuse, pendant qu'elle dort. Il ne l'a jamais vu pleurer sauf dans son sommeil et craint la prochaine rencontre avec Kathryl qui lui posera la question fatidique : "a-t-elle pleuré ?"

Ding Ding !

La cloche du maitre des quais réveilla Feuillenuit. Il bondit sur ses pieds et descendit du bateau, le pas pressé. Tout en longeant le port, une voix résonna dans sa tête.

"Je connais un démoniste oui, Vamir du Celes Arcana".

Le groupe de chercheurs affilié au Kirin Tor, c'est là que Feuillenuit le trouverait, il en était certain.

Hé là ! Dernier appel ! Départ pour le Norfendre immédiat !

Les efforts fournis pour apprendre le commun furent utiles au druide qui pivota vers le capitaine. Il remonta les quais et sauta dans le bateau au moment où la vapeur s'en échappait. Il entra dans la salle principale pour éviter le froid. La traversée ne sera pas longue se dit il, une heure ou deux.

(la suite de mon récit sur l'autre forum par commodité : http://celesarcana.xooit.fr/t315-48-heures-pour-vivre.htm)

Feuillenuit a écrit:

(la suite de mon récit sur l'autre forum par commodité : http://celesarcana.xooit.fr/t315-48-heures-pour-vivre.htm)

(( j'effacerai ce message après ... mais Feuille !! on a pas accès sur ton lien ))

(J'ai fait une petite erreur. Je clarifie : j'ai posté un autre sujet au même nom sur le forum du Celes, avec un autre récit plus orienté sur ce qui se passe avec leurs personnages de leur côté. Normalement, je pensais que ce qui ne concerne que le Clan reste ici, et ce qui concerne le Celes va là-bas. Sauf que je me suis planté : j'ai posté dans une section privée où tout le monde n'a pas accès. Prisme va corriger ça, toutes mes excuses !)

La chasseresse rejoint son frère à la taverne afin de poser diverses questions.

Les deux félins qui les accompagnent flairant dans tous les coins.

Une Draeneï prétend avoir apperçu Kaeril la vieille au soir et que ce dernier semblait affolé.
Il aurait pris la direction de Cabestan.

Les deux chasseurs ainsi que leur félins se mettent en route immédiatement.

Camp des Daendils

Soucieuse de tout le remue-ménage qui secoue le clan depuis deux jours , la jeune Hilneth n'était pas là lorsque Kaeril s'était enfui du camp. Mais elle ne pouvait que savoir la nouvelle et se sentait perturbée par tant d'agitation.

Par nervosité elle rongeait du réglisse en esperant que tout revienne à la normal. Mais elle ressentait de la colère et de l'incompréhension. Il s'était présenté à elle comme Kaeril " le Brancard " ou S'thryet'shyeere comme elle le prononçait. Au début il n'était rien pour elle en vertu du mépris naturel des Daendils envers les étrangers. Puis il devint une curiosité exotique pour son jeune esprit . Enfin elle avait fini par considérer l'elfe du Mont Hyjal après avoir passé tant de temps à ses cotés.


Alors quand elle apprit sa fuite , pour elle cela ne pouvait que réveler un comportement criminel qu'elle ne pouvait pas comprendre. Or on lui avait dit que Kaeril s'était montré aggressif envers son Hiril. Comme il est assez fréquent chez les jeunes gens , elle imagina tant de choses et finit par se dire bien naivement qu'il ne pouvait qu'avoir porter la main sur Hiril pour avoir quitter le camp ainsi.

Elle ressentait de la colère envers Kaeril . Il avait trahi le clan donc elle aussi , elle en était certaine . Et ça la poussait à ronger plus de réglisse encore ! La pauvre petite se disait qu'il devrait etre puni et qu'après ça tout serait oublié , il reviendrait lui parler du monde extérieur et tout reviendrait comme avant.

Assise au centre du camp, Cylithera fermait les yeux de temps à autre et souriait.

- encore quelques heures à peine et il va arriver, il n'a pas le choix *sourit*

Ilyrana arrive au camp, l'air contrarié en compagnie de son frère.

- Hiril, nous revenons de Baie du butin. Une Draeneï avait dit qu'elle avait entendu Kaeril qui parlait de s'y rendre ... mais nous n'avons rien trouvé.
Je suis navrée.
Je crains que nous ayons été mené en bateau.

Et Hiril n'eut pas tort : l'elfe reparut.
Porté inconscient sur un sabre-de-nuit, il fut déposé devant elle par Feuillenuit et Kharess. La voleuse, fidèle à ses principes, avait pris le risque inconsidéré d'entrer au campement avec le visage du défi.

Hiril, l'air satisfaite mais contrariée par cette intrusion impromptue, entreprit de mettre immédiatement fin à la douleur qui maintenait Kaeril inconscient. Elle fit déboutonner sa chemise puis, faisant éloigner Kharess de son chemin par Bedrael, elle s'approcha de lui avec une braise ardente à la main. Sur son corps glacé, elle dessina une autre de ses runes dont elle avait le secret. Mais il ne fut pas brûlé. L'effet de la mystérieuse magie ne tarda pas à se faire sentir, et Kaeril revint quelque peu à lui. Désorienté et encore engourdi, il vit donc sans trop comprendre Kharess parler d'un ton vif à Hiril de quelque chose qu'il ne saisit pas. Il se sentit soulevé, transporté, et sans pouvoir réagir, il se vit jeté dans ce qui ressemblait à une cage à ours. A nouveau allongé là, il se sentait faible, mais vivant. Il se laissa alors emporter par le sommeil...


Lorsque Kaeril reprit connaissance un peu plus tard, il n'y avait plus personne à ses côtés. La douleur avait disparu, il n'entendait plus ni voix ni sifflement, et il se sentait parfaitement bien. Comme si rien ne s'était jamais passé.
Il se leva et vint saisir les barreaux de sa cage avec ses mains. Ils étaient solides, bien sûr.
L'elfe cria à l'aide une première fois. Personne n'y prêta attention. La deuxième fois non plus.

Alors il s'agenouilla, épuisé par cette aventure, et se laissa le plus simplement du monde éclater en sanglots. Il comprit qu'il avait perdu.


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Spoiler: