Nuit..

La nuit était calme... le vent soufflait paisiblement dans les feuillages des hauts arbres de Feralas.

Les lueurs de l'aube commençait à poindre... le temps semblait soudainement s'être ralenti...

Les yeux rivés sur la cloison de sa hutte, Myrah comptait les secondes qui passaient... avant de secouer légèrement l'elfe encore endormi près d'elle.

Yija... ? Yija ?!

non je ne panique pas, non... je suis calme, parfaitement calme... tout va bien.. enfin... déjà ?! c'est pas possible... j'ai même pas... respire et arrête de penser ! calme..

Yija ?!

Yijael se retourna et la regarda dans les yeux un instant, puis comprenant, il se contenta d'hocher la tête sans un mot et de se lever. Attrapant sa chemise qu'il se noua autour de la taille pour s'en faire un pagne,Il sorti de la hutte et resta sur le seuil quelque instant observant la foret et les derniere étoiles encore visible a travers la voute émeraude de Féralas. Il arreta son regard sur les volutes de brumes matinales rampant dans les fougères, écouta le hurlement d'un loup et le chant d'un oiseau saluant l'aurore, tous ces petits signes si difficiles a interpreter que seuls les esprit envoient.

Il s'eloigna vers les plateforme centrale et revint quelque mininutes plus tard precedant kaeril qui alla s'agenouiller pres de l'Heryn.

Yijael en profita pour s'habiller puis l'epuaule appuyée sur montant de la porte observait la scéne les bras croisés attendant le verdict du soigneur

quand il se retourna vers lui, Yijael dit a voix basse :

Doit-je aller chercher Idhren ?

Le moment était venu.

Kaeril n'eut rien d'autre à faire que constater l'évidence : l'accouchement allait avoir lieu, bien plus tôt que prévu. Et cela compliquait les choses. Outre le fait que rien n'était prêt dans le camp et qu'il fallait réveiller tout le monde, l'elfe nota mentalement qu'il n'était toujours pas au point sur les rites des Daendil. Il se remémora rapidement la naissance de Calën, quelques semaines plus tôt. Il y aurait des incantations, des appels aux esprits, et l'entêtant parfum exotique des herbes dispersées tout autour de la mère. Puis il faudrait présenter le nouveau-né aux esprits, immédiatement après sa venue au monde. Hiril ne tolèrerait pas qu'on l'oubliât cette fois-ci. Le rôle de Kaeril dans tout cela serait de veiller à la survie de la mère, de l'enfant, et à ce que tout se passe bien.

L'elfe releva la tête et croisa le regard de Yijael. Il en eut un frisson désagréable : comment un futur père pouvait-il être aussi insensible, aussi peu enthousiaste dans un moment pareil ? Kaeril eut bien du mal à cacher son malaise. Yijael était devenu un ami, malgré tout. Un ami dont on avait enfermé l'âme dans une prison de glace, et à qui on volait peut-être le plus bel instant de sa vie.

"Oui, répondit-il, va chercher Idhren. On va avoir besoin de lui."

Comme à son habitude les questions se bousculaient dans la tête de Myrah.

N'était-ce pas trop tôt ? Allait-il bien ? Qu'allait être la suite ? Est-ce qu'elle saurait s'en occ...

La douleur passa.

Peut-être qu'il était prêt lui, tout simplement. C'était peut-être le seul. Et bien... si c'était ça... ça démontrait un caractère déjà bien trempé... en même temps... il a de qui tenir.

Myrah sourit un bref instant.

Vie nouvelle, étincelle d'espoir...

Elle croisa le regard de Yijael, cherchant à se rassurer.

Pour le prochain au moins ça sera plus simple... elle saurait.

Myrah eut un rire silencieux. Le premier n'était même pas né, et elle avait été si difficile ces 8 mois et demi... et voilà qu'elle pensait à un deuxième.

Elle se crispa..

Combien de temps encore ?


Elle regarda Kaeril... s'il n'était pas trop inquiet c'est que ça irait... non ?

Pour la troisième fois cette nuit, Mahelys posait la main sur le ventre du petit Calën enfin rendormi, avant de se relever pour ressortir de la nurserie.

Elle resta un moment sur le seuil, prête à retourner auprès de son fils au premier hurlement.

La forêt dormait encore et pourtant, il y régnait comme une agitation... comme si les esprits parlaient. Elle leva les yeux vers les huttes. A travers la brume elle distingua du mouvement autour de celle de Myrah...! Kaeril venait d'entrer, Yijael sur ses talons.

Pourtant, il est tôt...

Elle monta jusqu'à la hutte de Myrah, fit les cent pas un moment et finit par entrer en saluant rapidement.

Yijael avait l'air indifférent, est-ce qu'une part de lui se rendait compte, un reste d'âme d'Yijael - celui qui aimait Myrah et celui sur le point d'avoir un enfant, enfoui au fond de son esprit ?

Tandis que Kaeril s'affairait autour de Myrah, celle-ci paraissait calme, mais son regard et un tremblement mal contrôlé trahissaient son état.

Elle s'assit près d'elle, et prit sa main en lui murmurant des paroles rassurantes. Elle commença à prier les Esprits en attendant l'arrivée d'Idhren...

QUE TOUT LE MONDE SORTENT !

Sauf toi Kaeril, tu suffiras bien à mettre au monde un Bâtard … !

L’Idhren était enfin arrivé, il se tenait courbé sur le seuil, appuyé des deux mains sur son bâton et affichait un sourire narquois qui se lisait même dans ses yeux sans Iris. Il entra et fit signe a Kaeril de fermer la peau de bête qui servait de porte a la hutte.

Pendant les quelques heures qui suivirent on entendit plus que les cris de Myrah et les éclat de voix de l’ancien reprochant a l’Heryn son manque de résistance à la douleur et sa paresse au travail pour mettre son enfant au monde. Quelqu’un de plus proche aurait aussi entendu les soupirs de Kaeril ponctuant le manque de compassion de l’ancien a l’égard de La druidesse qui enfantait pour la 1ere fois.

Finalement on entendit enfin les cris de l’enfant et quelques minutes plus tard l’ancien sortit de la hutte l’enfant au creux du bras gauche.

Toutes ces simagrées pour un mâle … ! Soupira t’il !

L’Idhren posa sa main brulée sur le front de l’enfant et … marqua un temps d’arrêt avant de le prendre sous les bras et de les soulever au-dessus de sa tête, regardant fixement la trace de son esprit dans l’autre monde. Un sourire narquois se dessina sur son visage et s’adressa au 1er elfe proche de lui :

Vas prévenir Hiril … et au fait, de quelle couleur sont ses yeux et ses cheveux ?

Myrah n'avait pas souhaité la présence de sa mère depuis très longtemps, mais cette fois... elle aurait aimé l'avoir près d'elle...

L'ancien avait un caractère impossible, mais tant mieux au final, sa colère envers lui l'aidait... elle avait rageusement répliqué à chacune de ces remarques, lui criant entre deux inspirations que si c'était si facile, il n'avait qu'à s'y mettre.

Enfin, la délivrance...et elle attendit anxieuse le premier cri qui la rassurerait.

Les dernières secondes... secondes ? lui parurent interminables... jusqu'à enfin entendre le premier pleur.

Fatiguée.. si fatiguée. Elle chercha a voir son fils... avait-il bien 2 bras, deux jambes, ses pieds, ses mains... ? allait-il bien ?
Elle vit vaguement un mouvement... pas d'inquiétude de la part des présents... elle put se laisser reposer.

je ne peux pas le voir ?

Il lui sembla qu'on ne l'avait pas entendue.

Accroupi dans l'embrasure de la porte, poussé par la curiosité, Selas manqua de tomber en arrière surpris qu'il fut lorsque Idhren se tourna vivement vers lui. Il répondit aussitôt redoutant qu'en plus de sa curiosité Idhren ne lui reproche son silence.

Verts ! Ils sont tout verts Idhren ! Je cours prévenir Hiril !!

Selas partit derechef sans se le faire dire deux fois trop content qu'il était de pouvoir échapper aux reproches d'Idhren qui n'auraient pas tardés à fuser.

(Retranscription des événements qui se sont passés au campement /g en jeu)

Eldwinn se dirige vers la plateforme centrale avec l'enfant de Myrah au creux du bras.

Celegindwë regarde passer Idhren et incline la tête silencieusement.

Diryana: Bonsoir Idhren


Diryana regarde l'enfant.


Eldwinn: Bonsoir


Cylithera arrive vers les huttes d'un pas rapide, l'air un peu excitée.


Cylithera: Où est l'enfant ?


Celegindwë s'agenouille.


Celegindwë : Mes respects, Hiril.


Eldwinn: Là... *narquois*


Cylithera s'approche d'Idhren et lui prend l'enfant des bras pour mieux le voir.


Diryana: *s'incline*


Eldwinn: [Darnassien] on dirait presque un vrai parait-il !


Cylithera: *retourne l'enfant en tout sens* en effet ! Stupéfiant !


Eldwinn: [Darnassien] Mais ce n'est pas le meilleur *attrape la main de Cylithera la pose sur le front de l'enfant et met la sienne par dessus en se concentrant*


Celegindwë: *observe la scène avec attention*


Cylithera: *ferme les yeux et se laisse guider*


Diryana: *les regarde*


Eldwinn: [Thelassian] ni su e shando ash aman ... !!!


Diryana: *osant une question* Qu'a cette enfant de particulier Hiril ?


Cylithera: tu le sauras bien assez tôt


Diryana: *hoche la tête*


Eldwinn: [Darnassien] d'ici 70 80 ans ... enfin si il vit jusqu’a demain !


Cylithera: prépare le pour la présentation aux esprits


Cylithera: son sort se jouera cette nuit


Eldwinn: [Darnassien] *prend l'enfant et dessine des runes avec de la cendre sur son corps puis l'emballe dans des fougères !


Cylithera: Diryana ! va chercher Myrah


Diryana: Bien Hiril


Diryana: *se dirige vers la hutte de Myrah*


Eldwinn: [Darnassien] Toi ! *désigne Celegindwë* approche !


Eldwinn: [Darnassien] prend le et abandonne le a une lieu de camp !


Celegindwë: *tend les mains pour prendre l'enfant mais en reste sans voix*


Eldwinn: [Darnassien] tu ira le rechercher aux premières lueurs de l'aube !


Celegindwë: *osant à peine serrer l'enfant contre lui* Oui Idhren.


Myrah: *sort de la hutte avec Diryana*


Eldwinn: [Darnassien] *psalmodit quelque mots incompréhensibles la main au dessus de l'enfant !


Celegindwë: *adresse un rapide regard à Myrah*


Eldwinn: [Darnassien] maintenant vas !


Myrah: attendez !


Celegindwë: *hoche la tête et s'apprête à quitter le camp l'enfant dans les bras*


Cylithera: *fait signe à Celegindwë de partir*


Myrah: je peux juste le voir ?


Cylithera: les esprits n'attendent pas


Cylithera: va t'en


Eldwinn: [Darnassien] tu le verras a l'aube !


Cylithera: s'il est encore en vie ... *demi sourire*


Celegindwë: *regarde Hiril, baisse les yeux et part sur le champ*


Myrah: *reste indéchiffrable a ces paroles*


Cylithera: s'il survit et si les esprits y sont favorables ... tu le verras et tu pourras le nommer


Celegindwë: émet un long sifflement une fois au pied du campement et s'enfonce dans la forêt*


Myrah: *acquiesce*


Cylithera: en attendant, je t’interdis de sortir du camp ! L’enfant doit passer cette épreuve seul


Myrah: je ne bougerai pas de là Hiril... j'ai confiance.


Cylithera: *passe près de Fallae, s'arrête et lui murmure quelque chose*


Fallae: *la regarde et hoche la tête*


Cylithera: *lui caresse la joue et s'éloigne*


Fallae: *passe sa main sur sa figure*


Myrah: *lève les yeux, aux quelques gouttes de pluie qui se mettent a tomber, beaucoup plus inquiète soudainement*


Cylithera: *sort de la vue de tous*


Myrah: *retourne dans sa hutte se reposer, après avoir jeté un dernier regard vers le ciel*


Diryana: *soupir puis s'éloigne a son tour vers sa hutte*


Fallae: *soupir et vérifie qu'il n'y est plus personne dans les alentours*


Eldwinn: [Darnassien] *reste près du feu comme en conversation avec des esprits*

La nuit aura été difficile, ses pensées tournées vers ce petit être qui allait être confronté a un environnement sauvage.

Elle avait confiance avait-elle dit... confiance... mais... avait-elle tord de placer une fois aveugle en quelque chose en laquelle elle comprenait si peu ?

Il avait faim, elle en était sur...

A quoi ressemblait-il ? elle l'ignorait toujours.

Épuisée, elle somnola, entre rêves éveillés, questionnements, et brefs instants de répit à regret accordés.

Son fils vivrait et grandirait dans ce clan, il était fort... bien plus qu'elle, elle en était persuadé. Il franchirait sa première épreuve en tant que petit Daendil. Il fallait y croire... la foi en l'avenir et l'espoir pouvait triompher de tout...

Arrivé au pied du campement Selas siffla sa meute. Yautja le fauve et Hoturu sa chouette-faucon arrivèrent aussitôt.

"En route compagnons ..."

Pour une fois il le dit sans enthousiasme serrant contre lui le bébé qui pour l'instant dormait ...

Mais pour combien de temps. Tu ne tarderas pas à être tenaillé par la faim et le froid ...

Il serra un peu plus l'enfant contre lui et eut une pensée pour Heryn. Elle ne fermerait certainement pas l'oeil de la nuit, ses pensées focalisées sur son l'enfant ...

Moi aussi ...

Il soupira et marqua un arrêt et prit Hoturu sur son poignet. Après lui avoir murmuré quelques mots il la renvoya haut dans le ciel en direction du campement.

Que vais-faire de toi ? il regardait tristement et se mit à lui parler doucement ...

"J'aurai préféré faire mon entrée dans le monde des adultes autrement tu sais ... ton sort est entre les mains des esprits de la forêt et je ne doute pas qu'il te protègeront ... mais pour l'instant c'est entre les miennes que tu te trouves ..."

Selas leva les yeux au ciel. La nuit était belle, dégagée, les lunes hautes et claires dans le ciel ... une nuit parfaite pour chasser. Son regard se posa tristement sur le jeune bébé qui commença à pleurer.

Une nuit parfaite pour chasser ... il soupira

Après une longue heure de marche accompagnée des cris et pleurs de l'enfant, Selas arriva à l'endroit souhaité. Il connaissait bien ces lieux, cette clairière au pied de la cascade conviendrait parfaitement. Il était persuadé que les esprits aimaient ce genre de lieux ... il espérait également que les bruits de la chute d'eau couvrent les pleurs de l'enfant.

"Yautja ..."

Selas frotta le bébé a plusieurs reprises contre le fauve et déposa l'enfant au milieu de la clairière. Yautja se coucha près de lui. Sela sourit et s'éloigna arc et flèches en main.

Une nuit parfaite pour chasser ...

Elle n'arretait pas d'y penser la petite hîlneth . Cette enfant était , comme le lui avait dit Myrah , son "frère". Même si pour elle ce mot n'avait naturellement aucun sens , elle se surprenait à y penser encore et encore. Serait elle peinée si il ne survivait pas ? Et si c'était le cas , devait elle s'occuper de lui plus qu'il ne lui serait normalement demandé ? Devait elle lui montrer de l'amour ?

Elle y penserait demain ... il fallait dormir.

Selas passa la nuit à rôder autour de la clairière. Il ne ferma pas l'oeil de la nuit. Il savait qu'il ne lui était pas permis de veiller sur l'enfant : les esprits seuls devaient décider de son destin. Il avait fait ce qu'il pouvait ... ce que sa conscience pouvait lui permettre de faire sans s'attirer les foudres d'Idhren ... et des esprits eux-mêmes !

La nuit était belle et le chasseur mit un point d'honneur à ce qu'aucune âme qui vivent ne pénètre le large périmètre de la clairière.

Yautja ne rejoignit pas son maître de la nuit. Selas gardait malgré tout l'oreille attentive au moindre souffle, au moindre cri ...

L'enfant pleura longuement mais aux premières lueurs de l'aube il n'entendait plus rien depuis une heure au moins.

Selas retrouva Yautja au même endroit. Il accueillit son maître d'un feulement aggressif, tenant le petit empaqueté dans les fougères entre ses pattes. Selas lui signe de se lever ce qu'il finit par faire non sans grogner feuler à nouveau reculant de quelques pas.

Selas prit l'enfant et gratifia Yautja d'un morceau de viande de cerf fraiche.

L'enfant ne bougeait plus ... le coeur de Selas s'arrêta un instant ...

... il dormait. Il eut un sourire de soulagement.

A l'aurore Selas fit son arrivée souriant au camp précédé par les pleurs de l'enfant

« Tu vas surveiller l’enfant pour qu’il ne lui arrive rien, et PERSONNE doit le savoir »

Cette phrase résonnait encore dans sa tête, Hiril dire ça, ne pas respecter la tradition. Cette enfant qu’a-t-il de si spécial pour qu’elle lui ordonne de transgresser cette loi ? Hiril qui se met à ne plus respecter les traditions, serrait-ce le début d’une nouvelle ère ? D’un nouveau départ pour le clan ? Ou plutôt la fin tant redoutée ?

Tant de questions arrivaient à la chaine mais aucune n’avait le luxe d’avoir une réponse.

« Serrais-tu entrain de douter mon cher Fallae ?»

Fallae n’avait pas remarqué qu’il s’était déjà enfoncé dans la forêt et cette voix le sortit de ses songes.

-Douter ? Arrête de dire n’importe quoi…

-Vraiment ? Le chef qui se met à ne plus respecter les lois, ça ne te rappelle rien ?

-Tais-toi et aide-moi à retrouver l’enfant plutôt.

-Bien sûr mais rien ne m’empêche d’avoir une petite discussion avec mon porteur.

Le Randir leva la tête pour profiter du spectacle que lui offrait les étoiles, il s’amusait à chercher les signes astrologiques et oublia toutes ses questions, tout ses doutes, il était reposé, cette tranquillité qu’il recherchait seul le ciel le lui procurait.

-Fallae, tu as assez regardé le ciel, on a une mission à faire ne l’oublie pas.

-Oui, oui… je te laisse me guider

Fallae prit sa forme féline et laissa « l’autre » le guider. En effet il le trouva assez facilement au milieu d’une clairière, il remarqua aussitôt le compagnon du Lavasin et grimpa rapidement dans un arbre aux abords de la clairière avant de se transformer en corbeau. Aurait-il lui aussi reçu l’ordre d’Hiril de le surveiller ou bien ne savait-il pas tout simplement qu’il fallait laisser l’enfant seul ?

-Encore une nouvelle question, Fallae, tu vas finir par devenir comme Myrah.

-Avoue quand même que c’est louche

-Je te signale que ton clan est complètement bizarre à mes yeux.

Cette phrase le fit sourire intérieurement, il avait raison, de l’extérieur le clan paraissait étrange avec toutes ses traditions plus ou moins originales. Ils discutèrent toute la nuit, vérifiant qu’aucune bête ne s’approche ou que le temps change, ce rituel dura jusqu'à ce qu’on vienne chercher l’enfant.

Elle vit Selas revenir avec le petit paquet vagissant... et devant son sourire elle se rassura.

Il s'approcha d'elle tandit qu'elle avançait vers lui, l'ayant complétement oublié, ne cherchant qu'à voir son fils.

Ses yeux se posèrent sur l'enfant, à demi visible au milieu des fougères...

Son cœur se serra... si petit... tellement petit et sans défense.

Quelques petits cheveux vert fin se voyant sur le sommet de son crâne, une part d'elle respira : Vert !
Dans ce clan, c'était un détail qui pouvait lui rendre la vie facile ou compliquée... il avait déjà ça.

Les petits yeux s'ouvrirent, les pleurs cessèrent un court instant avant de redoubler... les yeux de Yijael. Ses yeux oui, mais avec l'innocence qui leur donnait une lueur nouvelle. Elle l'observa fascinée.

Elle fit enfin attention à ses cris qui réclamaient l'attention qui lui était du et elle paniqua...

Elle était sa mère... elle ne pouvait plus fuir. C'était son fils. Le sien. A elle.

Elle tendit des bras hésitants vers l'enfant...

Selas lui tendit l'enfant.

"Je crois qu'il a faim. Il sourit. Comment s'appelle-t-il ?

Elle hocha la tête, prenant son fils comme s'il eut été fait de cristal, son visage se transfigurant une fois qu'elle l'eut serré contre elle.

Je... euh... il... enfin... a faim oui.... Merci.


Myrah fit un vague sourire, emportant déjà l'enfant vers sa hutte, avec prudence.

Pour la première fois, elle s'était retrouvée seule, en tête à tête avec ce petit bout d'elfe, les yeux dans les yeux, avec un contact physique, tout autre que celui qu'ils avaient tout deux jusque là.

Elle s'assit, son petit paquet vivant contre elle, hurlant de tous ses poumons sa faim, et son déplaisir.

C'était un phénomène étrange que celui d'avoir autant de pouvoir à satisfaire aux instincts d'un nourrisson et ne pas savoir comment s'y prendre. Elle se sentait gauche et maladroite juste dans le fait de le tenir. Elle avait peur de le laisser tomber, de le blesser par mégarde; trouvait ses mains tremblantes et humides gauches.

Elle ferma les yeux quelques secondes, affrontant ses angoisses. A tout problème, la logique ne peut qu'apporter la solution. Il suffisait d'être méthodique.

Il avait faim, elle le sentait. S'il lui était permis de le ressentir ainsi, il suffisait de le laisser la guider sur ses besoins.

Après quelques tâtonnements maladroits, quelques arrangements de part et d'autres, ils arrivèrent à s'accorder pour s'offrir et le repas mérité, et le répit pour des oreilles douloureuses.

Elle s'occupa alors de le débarbouiller des cendres à moitié effacées d'une étoffe humide et de l'envelopper dans une couverture fine...

Et maintenant ? Elle ne savait pas.
Le petit daendil dans ses bras, lui, ne semblait pas mécontent et somnolait déjà.

Elle chantonna a voix basse, une mélodie qu'elle n'avait pas entendu depuis longtemps et qui venait se réveiller à sa mémoire... ses yeux rivés sur son étincelle d'espoir.

Profitant d'une brève absence de Myrah, Merende se glissa dans la hutte de celle-ci.
Elle s'approcha doucement de l'enfant, écarta d'une main tremblante la petite couverture afin de mieux le voir.

Son sang ne fit qu'un tour et son cœur cessa de battre quand elle vu le visage de l'enfant. Il lui sembla qu'elle allait défaillir, mais elle se ressaisit, tant bien que mal.

- tu lui ressemble tellement .... le même regard, la même bouche que ton père ...

La druidesse se pencha sur lui et déposa un baiser sur son front, une larme roulant jusqu'à la petite joue de l'enfant qui s'éveilla. Il planta son regard dans celui de Merende et sembla l'observer.

Merende fut troublée par l'intensité de son regard, elle recula et sortit de la hutte, oubliant d'essuyer la larme sur la joue de l'enfant.