Chroniques du nord

Ilrion s'était réfugié près du poste des griffons.
Les soeurs Venthiver ne faisaient pas attention à lui.
Il observait patiemment les aller et venues des voyageurs sans les déranger plus que ca.
Brusquement, il se leva et se dirigea vers Emilune, la plus jeune et s'inclina.

- Excusez-moi...
- Quelle destination ?
- Heu non non, juste un petit renseignement.
- Dépêchez-vous alors, il y a beaucoup de traffic, je n'ai pas que ca à faire.
- Est-ce que, heu, vous n'auriez pas vu, parmi les voyageurs en transit, une personne qui..heu...avec une enfant
daendil ?
- une enfant quoi ?
- une enfant elfe avec les cheveux verts ? soupira-t-il.
Emilune Venthiver se retourna vers Ilrion et le regarda.
- Pourquoi ?
Ilrion cligna des yeux, regarda l'elfe un instant et prit une grande inspiration.
- Elle a été enlevée et je fais partie de sa famille. Nous la recherchons.
L'elfe réfléchit un instant.
- C'est possible en effet. Il y a quelques jours...Peut-être en direction de Dalaran. Je ne me souviens plus trop.
Remarquez c'était peut-être un bébé draconide en même temps...Avec les braconniers, on ne sait jamais.
- Heu bien. Merci.
- De toute façon, si votre ravisseur est passé par ici, il passera forcement par Dalaran. Tous les chemins y convergent.
- Au revoir.
Ilrion s'inclina et s'éloigna un peu perplexe.
Emilune s'adressa à sa soeur :
- Pfff, hier, c'était un nain qui avait perdu son bouquetin et aujourd'hui un elfe avec un drôle d'accent qui a perdu un enfant, ils sont vraiment tous complètement fous ! Je te parie que, demain ce sera un humain qui aura perdu son âme !


PS : Voici venir de petits résumés de ce qui se passe quand on lâche des daendils dans la nature...Ca durera le temps que ca durera, ca ne sera jamais exhaustif et toujours lu et validé en amont par les participants

Ilrion était rentré au camp en ruminant ce qu'il avait appris.

A la première occasion, il avait pris Laÿne à part et lui avait soumis son plan :
Partir à la recherche d'Aerlinn ; point de départ le camp des nains. Point d'arrivée Dalaran
Leur paquetage sur leur tigre, ils étaient partis le lendemain, pour le camp des nains.
A leur arrivée, les soeurs Demilune n'avaient rien voulu savoir, hors de question de les faire voyager en griffon pour Dalaran. Ils n'avaient pas d'argent et bien tant pis ! Et elles leur avaient montré la route qui longeait la falaise.
Ce jour-là, ils restèrent au camp. Laÿne partie en reconnaissance au nord et Ilrion sur les alentours, à préparer les provisions et les couvertures en cuir.
Une bonne nuit de sommeil et grâce aux informations glanées par Laÿne la veille, ils arrivèrent sans encombre au Donjon de l'ouest.
Encore des nains et ni l'un ni l'autre ne parlait le commun. Ils y restèrent le temps de nourrir les tigres et de les laisser prendre un peu de repos, à grands renforts de gestes pour se faire comprendre du maître des écuries des lieux.
Ils repartirent vers l'est. La carte que Laÿne avait consciencieusement rempli les jours précédents leur fut d'un grand secours. Jusqu'à ce qu'ils arrivent en terre inconnue.
Le soir tombé, ils arrivèrent en vue d'un port où, manifestement, les humains et les orcs se livraient bataille. Plutôt que de dormir à la belle étoile, ils décidèrent de s'arrêter à l'écurie du lieu où ils seraient en sécurité et où les bêtes pourraient se reposer.
Ilrion prit le premier tour de garde.
Au petit jour, un cri retentit, Laÿne entra soudain dans l'écurie.
- Des orcs ! Vite Ilrion ! Il faut filer ! chuchota-t-elle en le secouant de toutes ses forces.
Ils rembarquèrent leur matériel en quatrième vitesse alors que les gardes de l'Alliance tombaient comme des mouches autour d'eux. Se frayant un chemin à travers la bataille, ils réussirent à quitter les lieux et rebroussèrent chemin. Laÿne avec une énorme bosse sur le crâne et ilrion boitant bas.
Le maître des écuries du Donjon de l'Ouest ne put que soupirer en les voyant revenir s'installer.

Le lendemain commença doucement.

Laÿne partit dès l'aube avec sa chouette.
Ilrion, quant à lui, devait s'occuper de la ménagerie restée sur place, il étrilla, pansa, fit un inventaire des provisions et du matériel.
L'eithelin rentra en fin de matinée, juste avant que l'hilneth Merende, accompagnée de Cënëdril, ne fît son apparition.
Alors que le rhîwin préparait le repas, elle se fit conter, impénétrable, les évènements de la veille par Laÿne, qui se garda bien de parler de la raison pour laquelle ils avaient pris tous ces risques et exigea qu'on lui montrât immédiatement les blessures reçues. Après les avoir examiné, elle les soigna et leur intima l'ordre d'être plus prudent à l'avenir.
Ils repartirent après le repas.
Ilrion s'en alla observer un maître fauconnier humain. Cela pourrait être utile pour plus tard. Lorsqu'il rentra, un petit plan dessiné sur une feuille était planté dans une de ses fontes. Il soupira, rangea ses affaires et partit sur le champ.
Quelques heures après, il retrouvait Laÿne en pleine discussion avec un homme phoque à grands renforts de gestes.
Elle se tourna vers Ilrion.
- Ils ne comprennent pas le darnassien et encore moins le daendil. Mais ils ont été très accueillants !
- Ils savent comment aller à Dalaran ?
- Ils ont un problème avec des morts. Regardes !
Ilrion regarda l'homme phoque dessiner 4 barres sur la neige, faire mine de s'étrangler et prendre ensuite un air perplexe en pointant du doigt vers le sud-est.
- On va aller voir ce qui se passe là-bas Ilrion !
- Et pour Dalaran ?
- On verra après !
Ils partirent vers le sud-est et ne trouvèrent pas d'indices concernant les morts homme-phoque.
Par contre, ils se firent agresser par des requins, croisèrent un ancien devenu manifestement fou, virent un bateau manoeuvré par des squelettes qui crachait des langues de feu par sa coque.
Et, enfin, alors qu'ils revenaient les bras chargés de viandes de cochon pour se faire pardonner de leur échec, ils se firent agresser par un cousin qui essaya de leur voler la dite viande ! Alors que le cousin était mis en fuite, un peau verte sauvage vint au secours de l'autre et les assomma !
Miraculeusement, la viande fut sauvé et il purent l'offrir, exténués à l'homme phoque qui se montra particulièrement compréhensif.
Éreintés de leur mésaventures et transis de froid par leurs nages au milieu des glaçons géants, ils décidèrent de reporter leur voyage à plus tard. Après s'être réchauffés devant le feu immense, ils rentrèrent au camps pour la nuit, ne serait-ce que pour reprendre des couvertures sèches et d'autres provisions.