Clan Daendil
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Clan Daendil

Forum de guilde roleplay pour World of Warcraft
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -26%
Bosch BBS8214 Aspirateur Balai Multifonction sans fil ...
Voir le deal
249.99 €

 

 Coeurs dans la tourmente

Aller en bas 
AuteurMessage
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyMer 27 Fév - 9:35

4ème Nuit…

La druidesse se réveille en sursaut, sentant un manque à côté d'elle. Le lit est encore tiède mais elle ne sent pas la présence de son amant à ses côtés. Elle se lève en s'étirant, sachant d'avance qu'il est inutile de le chercher… Le Clan a dû l'appeler pour une tâche ou une autre.
Elle sourit en voyant à son chevet la coupe d'eau tirée du puits, et les fruits fraîchement cueillis, disposés sur une assiette blanche. Elle picore distraitement, en faisant le tour de la chambre qu'elle n'a pas pris le temps d'admirer hier soir.

En se penchant sur le bassin de toilette, elle constate que ses traits sont plus lumineux que d'habitude. Elle a ce regard langoureux de femme comblée, et s'étonne que personne ne l'ait encore remarqué.
"Tant mieux," songe-t-elle, si on me posait des questions je ne saurais pas quoi dire… Et je risquerai de le perdre. "

Elle frissonne à cette simple pensée, et son sang se glace dans ses veines. Une ardente prière monte spontanément de son cœur à ses lèvres :

"Elune, Grande Déesse, toi qui protège chaque nuit l'amour qui nous lie, faites en sorte que rien ne lui arrive… Je ne le supporterais pas… Je suis prête à t'offrir ma vie pour la sienne… Faites en sorte qu'il trouve la paix"

Avant de sortir, elle jette un dernier coup d'œil sur la petite maison qu'il a choisi pour cette nuit. Ce soir, ou demain, ils trouveront un autre endroit pour s'aimer, loin des regards. Il est impératif qu'ils ne restent pas plus de quelques heures au même endroit, de crainte d'être découvert.

Elle sait pertinemment que cet amour est une folie, que cela le détruit peu à peu mais depuis la première nuit qu'ils ont passée ensemble - son initiation aux plaisirs de l'amour, elle est devenu femme entre ses bras ! - elle ne songe plus qu'à lui, rien qu'à lui.
Les autres, ses soupirants, auxquels elle accordait encore sans compter il y a peu ses baisers, n'existent plus. Ils rejoignent son passé, elle qui a entamé un nouvel avenir suspendu dans le vide, marchant précautionneusement sur la corde raide du destin. Un seul faux pas, et c'est la chute pour tout les deux.

En parlant de chute… sans comprendre comment, tellement elle est perdue dans ses pensées, elle se retrouve à quatre pattes par terre, les genoux et les mains écorchés par les pierres du chemin. Elle se relève en grommelant, secouant sa jupe à présent déchirée, et se retrouve nez à nez avec un ours qui la regarde méchamment. N'écoutant que son courage qui lui crie "Fuyons !" elle endort la bête, et prend ses pattes à son coup, s'étant transformé en un instant, en un magnifique félin musclé et agile. Elle s'enfonce dans la forêt, évitant soigneusement le camp du Clan, attentive à demeurer invisible.

Avant de disparaître, elle souffle un baiser dans le vent en direction de son coeur à lui...
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyJeu 28 Fév - 9:46

5ème Nuit

Le soleil est déjà haut dans le ciel quand elle s'éveille d'un mauvais sommeil, la tête au creux de son épaule. Elle le regarde, les yeux encore brûlants des larmes qu'elle a versé, et constate qu'il n'a sans doute pas dormi… Elle se libère de son étreinte, et tout doucement l'embrasse avant d'aller se passer de l'eau sur le visage. De l'eau salée… Ils sont sur une plage déserte, loin de toute civilisation.

Elle regarde la mer bleue, se demandant quoi lui dire, quand elle est prise d'un léger malaise. La tête lui tourne brusquement et elle s'agrippe au rocher où elle s'appuyait pour ne pas tomber. Au même moment, son ventre gargouille, lui rappelant qu'elle n'a pas mangé depuis la veille, rien de grave donc à part la faim qui la tenaille. Le malaise passé elle revient vers lui, remballe ses affaires, selle son tigre et l'embrasse une dernière fois.

Aucune parole n'est échangée, mais ils savent tout deux qu'ils se retrouveront ce soir pour une nouvelle nuit dans les bras l'un de l'autre.

Elle pousse le tigre pour qu'il aille plus vite, et le vent jouant sur son visage, lui donne l'illusion que, non, elle ne pleures pas. Et pourtant… Elle en a versé des larmes cette nuit quand il lui a demandé "Rejettes moi!"… Mais avant ça…

Il lui a rappelé leur première nuit ensemble, quand il lui a proposé ses "services" comme il dit, ignorant qu'elle ne savait même pas qu'il lui arrivait de faire ce genre de choses aux "Hilneths" de son camp. Il lui a demandé si elle regrettait ce qui c'était passé.

"Regretter quoi par Elune ?"


La seule chose qu'elle regrette de cette nuit là, c'est d'avoir cédé à l'impulsivité, de s'être menti à elle-même en pariant qu'elle arriverait à faire vaciller le géant, de le sortir de son calme légendaire… le tout dans un baiser brûlant. Sans savoir qu'elle allait provoquer sa souffrance et son tourment.

Il lui a donné ce qu'elle désirait, et bien plus encore, puisqu'au matin son cœur reposait désormais dans ses mains…

Arrivée en bout de plage, le tigre s'arrête brusquement, attendant les ordres, et elle reste là, les mains tenant mollement les rênes, revivant le cauchemar, quand elle a cru le perdre…

Il lui a tout d'abord demandé à passer la nuit seul, alors qu'elle le regardait fixement, le cœur au bord des yeux, prêt à déborder. Et ensuite… il lui a avoué son amour d'une telle façon, qu'elle a cru qu'on lui poignardait le cœur avec une dague chauffée à blanc.

Des bribes de ce qu'elle lui a livré, lui reviennent en tête, dans le désordre de ses pensées…

"J'étais heureuse de te voir à la taverne… avant… J'étais heureuse quand tu me souriais, que tu me parlais gentiment, avec la déférence que tu mets à chaque fois que tu t'adresses à une druidesse… J'étais heureuse… et je ne connaissais pas mon bonheur ! Et maintenant… Mon cœur explose à chaque fois que je te vois, que j'entends ta voix… que je pense à toi et tu OSES me demander de te rejeter ? Et en plus, de te rejeter sous prétexte que j'aurais dû juste m'amuser avec toi, comme les autres ? T'utiliser comme un vieux chiffon et te jeter au rebus ensuite ?... Je ne suis pas comme ça… Je suis sans doute une idiote mais je t'aime… tu mérites d'être heureux, et si je dois me damner pour que tu le soit, et bien soit ! Si t'aimer implique de ne pas faire de projet… je me tairais, mais ne me demande pas de verrouiller mon cœur… je t'aime plus que ma propre vie…"

La jeune druidesse sanglote à présent, aux souvenirs qui lui brûlent l'âme et le cœur… La tête enfouie dans la crinière de son tigre, les bras autour du cou, inconsciemment elle se met à prier une nouvelle fois

"Elune… donnez moi le courage de l'aider… et donnez lui le courage de m'aimer jusqu'au bout… Apportez lui la paix qu'il mérite, et donner moi le temps de lui donner tout le bonheur que je pourrais lui offrir. Et surtout… Faite que la prochaine nuit arrive vite… Je vous en supplie…"

Le tigre a senti sa maîtresse s'amollir sur son dos, sans savoir qu'elle venait de s'évanouir. Il a repris le chemin sablonneux en direction de l'oasis, d'un pas tranquille, attentif à ne pas laisser le corps léger glisser à terre…
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyVen 29 Fév - 11:23

6ème Nuit

C'est le chant des oiseaux qui la tire du sommeil dans lequel elle était plongée. Elle repose, mollement allongée au milieu du grand lit à baldaquin qui trône au milieu de la pièce. Sentant sa présence, elle tourne la tête et le découvre, nu, assis à côté d'elle, la contemplant sans un mot. Elle sourit et l'embrasse avant de s'emparer d'un fruit qu'il a pris soin de disposer sur la table de chevet.

Elle fait une toilette rapide, cherchant dans son reflet la blessure qu'elle savait être sur la tempe la veille. Celle-ci a disparue, et elle sent un vertige la saisir en réalisant ce qu'il a fait pour elle…. L'expédition à la vieille tour avait mal tourné et en sortant, la trace d'un demi sabot spectral était imprimée sur sa tempe. Elle avait rouvert la blessure en dégageant ses cheveux pour le regarder alors qu'il se tenait depuis des heures volontairement éloigné d'elle.

Et il a eu ce geste extraordinaire… Il lui a ôté ses gants, a pris sa main et l'a posé sur la blessure, comme elle l'avait fait pour lui la veille. Le pouvoir inconnu s'est mis en branle, sans même une incantation alors qu'il l'embrassait avec tout l'amour du monde… Quand le baiser a pris fin, la blessure avait disparue…
"Sans même une incantation !" Elle reste stupéfaite… Les rares fois où elle avait essayé, l'incantation était montée naturellement à ses lèvres, même si elle est incapable de se souvenir des mots ou de la langue qu'elle utilise quand cela ce produit…

Elle se retourne, et il n'est pas encore parti. Son cœur manque le battement habituel quand elle le voit. Il a commencé à enfiler sa lourde armure, et elle sourit quand il accroche son arme à son baudrier. Il lui a dit la veille qu'elle pesait moins lourd que l'épée qui lui sert au combat, et elle lui a rétorqué que si elle était à sa place, elle le protégerait mieux…

Elle sait que le temps béni est presque fini. Quand il la rejointe ce soir à Booty Bay, elle a remarqué le léger hâle de sa peau, et elle a tout de suite deviné qu'il n'était pas rentré au camp de la journée. Sans doute était-il resté sur la plage à cogiter sur leur avenir commun.
"Enfin… sur leur manque d'avenir commun, plutôt". Songe-t-elle amèrement.

Elle soupire, et il la prend dans ses bras, sans parler, se contenant de la serrer très fort contre lui. Et il s'en va...
Quand elle sort à son tour, c'est pour constater que le soleil brille et que les oiseaux chantent toujours. Et qu'il n'est plus là… Elle vérifie les fontes de la selle, tout est en ordre et le tigre semble prêt à en découdre avec la route rouge de poussière. Elle soupire à nouveau en l'enfourchant, et ils prennent le chemin de la ville.
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptySam 1 Mar - 10:17

7ème nuit

Une vague impression de malaise, une légère nausée, et elle est debout, un peu désorientée. Le sol de la cabine tangue un peu, elle se tient au mur pour ne pas tomber attendant que la nausée s'atténue.

"Mais quelle idée de dormir dans un bateau, même à quai !"

Les fruits sur la table ne la tentent pas, mais elle boit avec plaisir, se sentant revivre au contact de l'eau fraîche. Il est encore tôt, le soleil est en train de se lever dans la baie, et dans la clarté du jour nouveau, elle constate que la lourde armure de plaque est toujours en tas sur le seuil de la porte.

Fredonnant une mélodie légère, elle ôte la robe dans laquelle elle a dormi et qui, lui semble-t-il a rencontré un certain succès hier soir (elle rougit en pensant à la nuit passée), se lave dans le seau d'eau qu'il a gentiment déposé près de la table et soupire en voyant le bazar dans son sac.

Quelques minutes plus tard, elle est sur le pont et l'aperçoit, immense, torse nu, accoudé au bastingage, contemplant la mer. Elle s'approche doucement de lui mais il entend son pas, si léger soit-il et se retourne pour la prendre dans ses bras afin de l'embrasser avec une infinie tendresse.

Il murmure : "Ce soir ?" et elle acquiesce le cœur battant. Elle a compris que, pour l'instant, si les nuits leurs appartenaient, les journées demeuraient des abîmes de tristesse qui les tiennent éloignés l'un de l'autre.

Elle sourit en pensant au stratagème auquel elle a eu recours la veille pour le toucher en public et devant Naneth en plus ! Elle volait au dessus de Shattrah, avec la vague idée de se rendre à la banque pour ranger, une fois de plus les sacs de la guilde quand elle l'a reconnu au milieu de la foule qui se pressait au comptoir. Sans réfléchir, elle a piqué droit sur lui, reprenant sa forme originelle pile au moment de l'impact. Il n'a pas bougé d'un pouce, à peine étonnée de la voir débouler ainsi, mais elle a pu voir le sourire qu'il cachait sous son casque, avant de glisser lourdement sur le sol.

Elle... Son cœur battait à tout rompre, son sang chantait dans ses veines sous le regard tendre qu'il portait sur elle. Elle a rougi, bafouillé une vague excuse, et prétexté une bosse pour rester quelques minutes de plus auprès de lui et de Naneth qui s'inquiétait un peu. Elle écoutait Naneth lui prodiguer des conseils
"Faites attention quand vous volez, restez concentrée, c'est dangereux de voler"
Et elle lui a rétorqué innocemment qu'elle "préférait tomber dans les bras de Cënëdril que dans ceux du banquier", et ce malgré l'armure de plaque. Naneth n'a pas semblé relever le double sens de sa phrase, heureusement !

"De toute façon, songe-t-elle, c'est plus facile de le viser lui que n'importe qui d'autre..."


Il la lâche enfin, après une dernière étreinte et elle quitte le bateau, heureuse de retrouver la terre ferme. Au bout de quelques mètres, elle se dit que c'est bien le tangage qui a induit son malaise tout à l'heure et a déjà oublié l'incident quand elle loue un griffon pour se rendre à Stormwind.

Elle profite du long voyage pour se remémorer quelques bribes de la dernière nuit...

Ils ont été dans un endroit effrayant, peuplé de ce qui lui a semblé être des démons, afin de récupérer des objets à donner à l'éminence de L'Aldor. Ils ont passé des heures à combattre côte à côte, souvent sans parler, simplement heureux d'être ensemble. Il semblait moins taciturne que la veille, et plus enclin à la taquiner, ce qui l'a remplit de joie. Elle s'est surprise à rires aux éclats plusieurs fois devant ses blagues, le taquinant un peu en retour, oubliant quelques heures l'épée de Damoclès qui pèse sur leur destin.

Elle le soupçonne quand même de l'avoir laissé gagné la course jusqu'au Bastion, juste pour obtenir un baiser supplémentaire! Mais là où il l'a le plus surpris, c'est quand il a montré quelque signes de jalousie.

Ils ont en effet croisé un chasseur, ressemblant vaguement au guerrier. Ressemblant ? Elle ne le sait pas, en fait, elle n'a même pas jeté un coup d'œil dans sa direction. Elle était trop occupée à le regarder manier sa lourde épée, imaginant ce qu'elle ferait de lui quand il ôterait son armure...

Quand soudain, sans prévenir il lui a dit d'un air un peu malheureux :

- Ne vous trompez pas hein !


Elle n'a pas compris sur l'instant ce cri du cœur, et il lui a dû lui expliquer qu'il trouvait que le chasseur devait lui ressembler et qu'elle risquait de le soigner à sa place

Mais, par Elune, comment peut-il penser une chose pareille ? Comment imaginer qu'elle puisse trouver quelqu'un pour le remplacer LUI dans son cœur à ELLE ? Elle a pris le taureau par les cornes et lui a demandé si, par hasard, il ne serait pas un peu jaloux...

Il a commencé par le nier, et a fini par avouer qu'il n'avait pas le droit de l'être.

Elle pense :

"Mais comment peux tu penser que je regardes un autre que toi maintenant ? Je t'ai donné mon cœur, mon âme et mon corps tout entier... Tu es le seul, l'unique, celui que j'aime, celui dont l'absence me déchire et dont le moindre souffle me fait chavirer de désir... Aucun autre homme ne peut exister après toi mon amour... Je range chaque nuit passées ensemble comme une pierre précieuse dans mon cœur, je tisse des colliers de perles éphémères, je chéris chaque instant passé à tes côté, c'est ton amour seul qui me fait tenir le coup, je ne vis que pour les instants que je passe près de toi... Je ne veux pas te perdre..."

Les larmes lui montent aux yeux quand elle repense à ce qu'il lui a dit au plus fort de la passion :

"C'est pas juste... qu'on doive se cacher, je voudrais te faire l'amour aux yeux de tous pour qu'on sache qu'il n'y a plus que toi pour moi..."

Le maître des griffons n'a pas osé poser de question à cette jeune elfe qui lui tendait les rênes, les joues baignées de larmes.
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyDim 2 Mar - 9:57

8ème nuit

L'agitation de la salle commune à côté la réveille très tôt ce matin là. La mine endormie elle se tourne sur le côté pour se rendre compte à son grand regret qu'il n'est déjà plus là. Elle se traite d'idiote en se disant qu'il n'allait pas rester à côté d'elle, alors que l'auberge de l'Eminence de L'Aldor bruisse des clients matinaux qui réclament leur note. Elle s'étire, constate que si il lui a retiré l'essentiel de son équipement quand elle s'est couchée, elle est toujours vêtue de sa robe de cuir et de son pantalon. Bref, l'honneur est sauf aux yeux des autres clients.

Lui-même a dormi dans son armure de plaque, déchirant ça et là le drap en tissu usé. Elle camoufle du mieux qu'elle peut les dégâts, se lève prestement, s'équipe encore plus vite et va demander combien elle doit à Minalei, l'aubergiste. Sans étonnement, elle apprend que la chambre et réglée et que, si elle le désire, une collation peut lui être servie aussi, tout est déjà payé. Minalei la regarde d'ailleurs avec un drôle de sourire...


L'animation de l'Aldor n'arrive pas à la réveiller, et elle se traîne à pied lentement jusqu'à la banque. Sur le chemin, elle s'arrête, les yeux dans le vague et se dit qu'elle va plutôt aller finir sa nuit ailleurs. Elle emprunte donc le portail de Darnassus, et décide d'aller dormir dans la forêt, comme au bon vieux temps. Machinalement, elle guide son tigre vers les bassins d'Arlithrien où elle sait qu'elle trouvera un îlot accueillant pour dormir tout son saoul.

Arrivée là, elle constate qu'il y a encore des traces de leur passage deux soirs auparavant, quand elle l'a retrouvé, agenouillé, en train de nettoyer les blessures qu'il venait de récolter dans la caverne de Gruul.

Elle ne veut plus penser à ce moment, quand, folle d'angoisse elle a constaté à quel point il était atteint. Elle se roule en boule sous un gros buisson, respirant à plein poumon l'odeur de la mousse qui va lui servir d'oreiller. Tirant un coin de sa cape, elle s'endort, le sourire aux lèvres, la tête pleine des merveilleux moments qu'ils ont passé cette nuit ensemble.

Juste avant de s'endormir elle repense aux seuls arguments qu'ils pourront présenter à Naneth le jour où ils devront lui parler... et sans doute affronter son courroux. Et elle espère simplement que celle-ci comprendra...

(Là j'innove un peu, ch'suis désolée, mais pour comprendre les sentiments qui les agitent je vous laisse découvrir un extrait de Moulin Rouge
El Tango de Roxane )
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyLun 3 Mar - 8:53

9ème nuit


Elle est encore dans ses bras quand elle le sent bouger un peu sur la couche étroite. Elle se cale mieux contre son flan, refusant l'évidence, la tête blottie sur son épaule, niant que la journée est déjà entamé depuis au moins deux bonnes heures. Fermant à nouveau les yeux, elle repense à ce qui l'a amené ici... ce matin dans sa hutte.

La journée a été éprouvante aussi bien physiquement que moralement. Et cette tension n'a rien fait pour arranger les choses, surtout quand un de ses soupirants les plus assidus a fait à nouveau irruption dans sa vie. Son honnêteté l'a poussé à lui avouer qu'il ne devait plus rien espérer de sa part, qu'elle était amoureuse et que c'était surtout définitif. Elle n'oubliera jamais le regard qu'il lui a jeté avant de partir : un regard blessé, trahi... Alors qu'elle ne lui avait jamais rien promis...

Quand elle a rejoint son amour à la Taverne du bout du Monde, il avait le même genre de regard, rempli de tristesse. Et la discussion qu'ils repoussaient tout deux depuis plusieurs jours a eu lieu. Ils se sont enfin décidé à aller tout dire à Naneth. Demain.

"Notre destin sera scellée demain... Elune je t'implore... je t'en conjure, fait que Naneth comprenne ce qui nous arrive... ne la laisse pas nous séparer...."

Elle sait qu'il a passé sa rage sur un champ de bataille en attendant son retour, et là, c'est elle qui l'attend, son aide ayant été requise pour elle ne sait trop quoi. Elle erre dans les rues de Stormwind, quand ses sens l'alertent : il n'est pas loin ! Transformée en chat, elle se fond dans les ombres suivant sa piste, pour arriver dans une taverne. Elle entre, jette un œil autour d'elle et se fiant aux bruits qu'elle entend, s'engage dans l'escalier qui mène à la cave. A mi parcours, elle voit une elfe rendre son dîner dans un coin et l'odeur la suffoque instantanément, la nausée la prend et elle sort de l'auberge le plus vite possible.

Tout à coup les émanation montant des canaux de la ville lui sont insoutenables, elle ressent un besoin urgent d'aller dans la forêt respirer l'odeur de la végétation. Arrivée aux portes de la ville, elle se rend compte que le paysage est noyé de pluie mais elle n'en a cure... Elle descend de son tigre, se déchausse et, pieds nus, avance lentement dans l'herbe verte, profitant pleinement de ce moment de solitude.

Elle passe non loin de la maison de la Dame aux chats, caresse les quelques félins qui se sont approchés d'elle et continue son chemin vers la rivière. Avisant un gros rocher, elle s'y installe, laissant la pluie imbiber ses vêtements et détremper ses cheveux, inspirant et expirant, l'attendant.

Il arrive enfin, et son premier geste est de la recouvrir de son long manteau, sans un mot. Elle ressemble à cet instant à un petit chat misérable, avec ses cheveux trempé, collé par la pluie emmitouflée dans le manteau trop grand. Pourtant, il la regarde avec des yeux remplis d'un amour infini et légèrement inquiet.

- vous allez attrapez froid, Hilneth ! Il ne faut pas rester sous la pluie comme ça !

Il la prend contre lui comme une enfant, et la frictionne un peu :

- Hilneth... ça risque d'être notre dernière nuit ensemble... je voudrais la passer avec vous en terre elfique...
- Je voudrais que ça ne finisse jamais... que nous n'ayons plus à nous cacher... que nous soyons libre de nous aimer...


Sans répondre, il remonte en selle et la soulève d'une seule main pour la poser devant lui. Il resserre les pans de son manteau autour de son corps, et ils entament une longue chevauchée, tendrement enlacés. Elle ne sait pas où il l'emmène et est surprise de reconnaître Aschenval au terme de leur voyage.

- Je te conduis au camp du Clan, mais il faut être discrète...

Message reçu... Elle se fond à nouveau dans les ombres en forme de félin et le suit de loin, évitant de trop s'approcher des gardes postés à l'entrée du camp. Elle le voit qui s'approche d'une petite hutte et il écarte largement la peau de l'entrée pour qu'elle puisse passer. Elle entre alors dans son univers, un modeste logis, très simplement meublé d'un lit, d'une petite table, d'un tabouret et d'un râtelier où trônent de vieilles épées.

Pendant qu'il allume une bougie, elle reprend forme elfique, et s'aperçoit qu'elle est toujours trempée comme une soupe et n'ose pas bouger. Il s'approche d'elle et d'une main ferme, en lui souriant, déboutonne sa robe, dénudant tout d'abord ses épaules puis sa poitrine. Elle rougit sous son regard, mais il se contente de lui ôter sa robe et d'aller la pendre dans un coin pour qu'elle sèche. Il attrape au passage un morceau de tissu très doux, avec lequel il entreprend de la sécher soigneusement.

Il ouvre le lit, écarte les peaux, la prend dans ses bras et la dépose au creux des fourrures, bien au chaud, et la rejoint aussitôt. C'est enlacé que le sommeil les surprend au petit matin...
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyLun 3 Mar - 23:50

10ème jour

Il se lève après l'avoir serré une dernière fois contre lui, et elle remarque que son visage est fermé, le regard triste. Elle... Elle ne sait pas exactement ce qui l'attend tout à l'heure face à Naneth et prend son temps pour retarder l'instant où elle devra sortir de la hutte au vu et au su de tous. Il fait sa toilette et s'habille pendant qu'elle le regarde, gravant dans sa mémoire chaque instant passé dans cette hutte.

Elle lutte pour ne pas lui crier que non, elle ne veut pas affronter Naneth, qu'elle veut rester là, blottie dans les fourrures chaudes à respirer son odeur, revenir à cette nuit quand il la serrait tendrement dans ses bras et qu'ils tanguaient sous l'effet de la passion, quand demain n'existait pas encore...

Quand il se penche sur elle pour l'embrasser, elle se pend désespérément à son cou, et il la soulève comme une plume contre lui, refermant ses grands bras autour du corps menu, l'embrassant et la cajolant comme une enfant perdue. Quand il la repose, ils ont tout deux le visage baigné de larmes. Après une dernière caresse sur la joue, il se détourne et va vaquer à ses obligations matinales.

Plus tard...
"Elune... Pourquoi n'as-tu pas écouté mes prières ? Pourquoi Naneth s'obstine-t-elle à nier l'évidence ?"

L'entrevue a été pire que tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Elle est restée fidèle à elle-même, présentant sa demande de manière posée, sans s'emporter mais Naneth est restée inflexible, ordonnant même à Cënëdril de dormir dans sa hutte chaque soir jusqu'à nouvel ordre!

Mais ce n'est pas tout... Au cours de la conversation, Naneth lui a mis la petite Aerlinn dans les bras, annonçant que celle-ci était la fille de Cënëdril. Elle n'en a pas été étonnée, le guerrier lui en ayant déjà parlé, et la petite étant déjà grande pour son âge. Ce qui l'a marqué le plus, c'est le geste de Naneth ensuite, lui reprenant la petite et la donnant à Cën pour qu'il aille la coucher. Elle a vu le guerrier vaciller et perdre pied un instant en touchant pour la première fois la petite fille... sa fille. Le cœur déchiré brutalement, elle a haï Naneth sur l'instant, d'infliger une chose aussi cruelle à celui qu'elle aime. Elle l'a regardé porter le bébé, comme la chose la plus précieuse au monde pour le porter dans la hutte de Naneth et sans doute la border tendrement dans son berceau d'osier.

C'est au moment précis où il sortait de la hutte pour rejoindre à nouveau la discussion, qu'elle a été prise d'un nouveau malaise, blêmissant et vacillant sur ses jambes. L'instant d'après elle était dans ses bras : il s'était précipité pour la soutenir et l'empêcher de tomber. Naneth a alors posé un regard sur elle, et tout s'est éclairé... Ses malaises de ces derniers jours... Ces nausées intempestives !

- Il y a une vie là dedans ? a demandé Naneth en posant une main sur son ventre
- Il faut croire que oui, a-t-elle soufflé
- Et bien vous n'avez pas perdu de temps ! Vous le savez depuis quand ?
- De... depuis ce matin j'en suis sûre...


Elle a senti Cën se raidir contre elle, accusant le coup, et s'en est voulu de ne pas lui avoir fait part de ses doutes...

- Cën raccompagne là à son camp et revient immédiatement !

Il la soutenu, calquant son pas sur le sien, attentif au moindre creux et à la moindre bosse du chemin, et l'a accompagné jusqu'au maître de vol. Ils n'ont pas échangé un seul mot, même quand il l'a hissé sur le griffon et qu'il a claqué la croupe de l'animal pour qu'il prenne son envol, mais son regard rempli de douleur a marqué son cœur d'une empreinte indélébile.

Le griffon vole à petite allure, et ne semble pas vraiment pressé de rejoindre son écurie. Quand elle arrête de sangloter (les larmes ont jaillie dès qu'elle a été sûre qu'il ne pouvait plus la voir), elle se rend compte qu'elle n'a pas tout dit à Naneth... Elle n'imagine pas ne plus le voir, ne plus croiser son regard. Elle ne veut pas penser à la vie qui grandit en elle, pas encore, elle aura bien le temps de s'en inquiéter ensuite... Malgré cette pensé, elle pose inconsciemment une main protectrice sur son ventre et soudain, elle fait faire demi tour à sa monture.

Quelques heures plus tard, elle est assise en tailleur devant l'entrée de la hutte de Naneth, les yeux fixés sur la peau qui ferme l'entrée. Elle a échangé sa robe rouge contre sa tenue de cuir confortable et a étalé à côté d'elle son nécessaire pour travaille le cuir. Ca lui occupera les doigts et l'esprit, d'ailleurs elle a plusieurs commandes importantes à honorer.

Sa décision est prise, elle va rester là, assise, sans manger, tant que Naneth refusera que Cën et elle puissent vivre leur amour jusqu'au bout...
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyMar 4 Mar - 8:52

10ème Nuit

Le temps a passé lentement au début. Elle piochait régulièrement dans sa réserve de cuir, tressant les lanières entre elle pour former une nouvelle pièce qu'elle ajoutait au tas. Son baluchon contenait assez de cuir à tresser pour plusieurs jours et elle ne risquait pas de se retrouver à cours d'occupation.

Elle s'est éloigné un peu, le temps de satisfaire un besoin naturel, quand ses sens aux aguets l'ont avertis. Il s'approchait. Mais elle a eu beau se dépêcher de revenir à sa place, tout ce qu'elle a vu, c'est son large dos et le profond soupir qu'il a poussé en entrant dans la hutte.

Elle a eu l'impression qu'on lui poignardait le cœur sur l'instant. Non! Il ne fallait pas qu'elle pleure, si elle commençait à pleurer, elle savait qu'elle ne s'arrêterait pas. Se mordant les lèvres, elle s'est efforcée à prendre une nouvelle poignée de lanières et de les tresser. Ses doigts agiles agissaient automatiquement, ajustant un nœud ici, rajoutant une lanière là pour former un tressage solide.

Quand le chasseur s'est approché d'elle, elle n'a pas réagit et lui a à peine répondu quand il l'a salué. Son familier est venu la flairer un instant avant de prendre ce qu'elle a supposé être son poste de garde au bord du lac. Le chasseur, lui a alors proposé un thé qu'elle a accepté. Sans appétit de toute façon, elle saurait qu'elle n'aurait pas de mal à suivre son idée de ne pas s'alimenter, mais un thé est toujours réconfortant.

La nuit a passée... elle ne sait pas combien de temps le chasseur lui a parlé, mais elle a appris comment Cën était devenu ce qu'il est maintenant. Elle a frémis en apprenant qui lui avait imposé ses tatouages, pleuré quand il lui a dit qu'il avait été soumis à un entraînement féroce, d'une telle dureté qu'il en était ressorti l'esprit cassé, complément soumis au Clan. Elle a découvert de nouvelles choses qu'il lui avait cachées, et en a été bouleversé. Essayant de demeurer digne, elle a essayé de cacher au maximum les émotions que le récit suscitait en elle. Mais, tout en suivant la conversation, elle ne cessait de regarder vers la hutte, tendant l'oreille pour saisir le moindre bruit.

Quand le tour de garde du chasseur a pris fin, elle s'est retrouvée à nouveau seule auprès du feu mourant. Elle y a jeté quelques bûches pour le relancer et malgré le chagrin qui la taraudait, s'est allongée par terre, la tête sur un petit ballot de cuir, vaguement emmitouflée dans sa cape de voyage. Elle a étouffée un sanglot en repensant à la veille, quand il lui a déposé son manteau sur les épaules, et a fermé les yeux très fort, tentant de s'imaginer dans ses bras.

Elle s'endort finalement, poussant de petits gémissements dans son sommeil. Quand Cën sortira de la hutte, il pourra voir la druidesse, roulées en boule, recouverte de rosée matinale, serrant dans une main le linge avec lequel il l'avait tendrement séché, la veille dans sa hutte.
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyMer 5 Mar - 9:52

11ème nuit.

Elle s'est réveillée, la joue marquée par une couture incrustée dans sa peau, et le moral en berne. Sans nouvelle de Cën depuis la veille, elle ne sait pas du tout comment la nuit s'est passée pour lui et elle s'en inquiète. Elle se lève, un peu courbaturée d'avoir dormi à même le sol et va se rafraîchir à deux pas, dans le lac.

Quand elle revient, un thé chaud et sucré est posé à côté de son paquetage de cuir. Elle cherche des yeux celui ou celle qui a eu cette délicate attention mais elle ne voit personne à proximité

Le soleil commence à réchauffer la forêt et elle étale sa cape pour qu'elle sèche. Celle-ci est encore humide de la rosée de ce matin, ce qui la rend particulièrement inconfortable. Elle vérifie ensuite si ses ballots de cuir sont toujours étanches, afin d'éviter certaines déconvenues. Elle se souvient qu'un jour, elle a dû jeter le produit de deux jours de chasses intenses. L'un des colis qu'elle avait fait n'était pas étanche, et quand elle l'a ouvert pour étaler les peaux et les tanner, il était déjà trop tard. Elles étaient complètement raidies et le poil retourné... Irrécupérables ! Elle était restée furieuse contre elle pendant plusieurs jours, maudissant sa négligence.

Reprenant sa position de la veille, elle vérifie que rien de manque à côté d'elle et se prépare à vivre une journée identique à celle d'hier. Une bonne nouvelle, pas de nausée ce matin, et la faim... ne la taraude même pas, elle a l'appétit coupé.

La journée passe, morne et solitaire. Personne ne lui parle, surtout pas Naneth qui va et vient dans le camp, en lui jetant des coups d'œil, mais sans lui adresser la parole. D'autres membres du clan vont et viennent, et elle peut lire dans leurs regards : étonnement, sympathie, tristesse, encouragement... Elle n'a pas vu Cën de la journée, il est rentré tard d'elle ne sait où, lui a jeté un regard rempli d'une douleur infinie avant de se présenter dans la hutte de Naneth.

Dans la nuit, alors qu'elle contemple le feu fixement, elle voit un mouvement furtif agiter la peau qui sert de porte à la hutte de Naneth. Et soudain, elle sent ses mains qui la saisissent fébrilement et elle est contre lui, dans ses bras. Sans un bruit, il écrase sa bouche sur la sienne, avec une faim désespérée. Il lui souffle

- Je vais rester avec toi, Naneth dort, je te tiendrais chaud.

Elle reste muette de saisissement au bord du vertige. Il ose désobéir à Naneth ! Et quasiment sous ses yeux en plus ! Elle se laisse aller contre lui, humant son odeur, la tête sur son épaule. Il la berce comme une enfant et dans ses bras plus rien de compte que l'instant présent. Il s'installe au milieu des ballots, le dos appuyé contre le tronc d'arbre qui délimite cette partie du campement et la prend sur ses genoux.

Il lui murmure, désignant une petite marmite que Bedrael a laissé au coin du feu à son attention :

- Vous devriez manger un peu Hilneth...
- Je n'ai pas faim, rien ne passe...
- Ça fait combien de temps que vous n'avez rien pris ?
- De... depuis hier... mais rien ne me fait envie...
- Si vous ne mangez pas, alors je ne mangerais plus non plus !
- Ne.. ne fait pas ça, tu as besoin de forces pour aller au combat !


Il soupire et n'ajoutes rien, mais sa main flatte doucement son dos raidi par la posture qu'elle a gardé toute la journée. Il remonte doucement vers ses épaules, les massant légèrement et elle sent ses muscles s'assouplir sous ses mains habiles. Elle ne dit rien, savourant sa chaleur et sa présence. Ils n'ont pas besoin de mots pour savoir qu'il risque l'ire de Naneth si elle les découvre demain matin !

Elle s'endort brusquement dans ses bras et il reste là, la gardant contre lui, petite poupée fragile dans ses bras de géant. Peu avant l'aube, il l'enveloppe dans sa cape du mieux qu'il peut avant de la poser délicatement sur le sol, la rapprochant du feu et il retourne se glisser dans la couche de Naneth avant que celle-ci ne s'éveille.


(edit champ lexical)
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyJeu 6 Mar - 9:46

11ème jour/12ème nuit

Elle s'est éveillée, mieux reposée, et sans avoir froid comme la veille. Le corps de Cën l'a protégé de la fraîcheur de la terre, et il se révèle être une alternative très confortable pour dormir, par rapport au sol dur. Le camp est agité des bruits qu'elle commence à reconnaître : le bébé qui pleure, l'eau qui chauffe sur le feu, les chasseurs qui vont et viennent...

Pas de trace de Cën... Elle va faire son brin de toilette dans le lac, rêvant d'un bain chaud parfumé à la Feuillerêve. Elle tente d'ignorer son ventre qui réclame sa pitance, en se demandant si, aujourd'hui, elle continue à tresser son cuir, ou si elle passe à autre chose. Elle retourne à petits pas près de son paquetage, et, comme la veille, un thé chaud et sucré l'attend. Mais cette fois, elle a le temps d'apercevoir Bedrael qui s'éloigne, l'air de rien. Elle sourit, amusée et s'empare de la tasse fumante.

Elle fait un peu de rangement, tri les lanières en fonction de leur longueur et reprend sa tâche monotone, les doigts gourds. Le va et vient des lanières l'hypnotise un peu et lui fait oublier qu'elle a faim. La matinée passe comme dans un rêve, son attention uniquement fixée sur ses doigts qui commencent à trembler légèrement. Elle sent que ce troisième jour de jeûne commence à saper ses forces, mais reste stoïque sous les regards curieux que lui jettent les membres du clan.

Elle s'assoupit sur le coup de midi, et ce sont les pleurs du bébé qui la sortent de sa torpeur. Son cœur manque un battement en voyant Cën à quelques mètres d'elle, sortant de la hutte de Naneth l'air assez ennuyé. Elle se rend compte que Naneth est là, entourée d'autres druidesses et que la discussion semblait animée avant son réveil. Un peu désorientée elle se redresse et passe une main dans ses cheveux en baillant.

Naneth est en train de préparer du thé, et en propose à tout le monde, même à elle. Elle accepte le thé, mais une altercation commence quand elle refuse un des gâteaux que lui propose Naneth. Cën, lui, a accepté celui que Naneth proposait, et en il en a aussi pris un pour la petite qu'il tient dans ses bras.

- Vous allez me laissez comme ça longtemps, plantée avec cette stupide boîte de gâteaux ?
- Je n'ai pas faim, je ne pourrais pas en avaler!


Les druidesses observent la scène, sans trop comprendre, ni oser intervenir. L'une d'entre elle tente de poser une question, mais Naneth s'emporte et la colère la fait trembler.

- Elle veut que je lui donne Cënëdril ! et comme je refuse, elle a décidé de rester devant ma hutte sans se nourrir !
- Je n'ai pas demandé à ce que vous me le donniez ! Juste qu'on puisse vivre notre amour !

Elle a haussé la voix pour que tout le monde comprenne bien le sens de ses paroles, qu'elle a choisi avec soin. Naneth renchérit :
- Et elle porte l'enfant de Cënëdril ! Elle estime que c'est une bonne raison je suppose... Cën appartient au Clan.
-

Elle murmure :

- Cën a le droit d'aimer qui il veut...
- Cën est un sang pur ! il se doit au clan ! Le Clan passe avant tout ! Qui va perpétrer la lignée des Daendil si ce n'est lui ?


Naneth a entamé un monologue, qu'elle semblait connaître par cœur, sur le fait que Cën se doit d'être le mâle reproducteur de la lignée, qu'il est le seul à pouvoir faire ça... Tout ce discours sonnait à ses oreilles comme de vaines tentatives d'esquiver le sujet essentiel, quand, faisant volte face, rouge de colère Naneth l'a a nouveau attaqué de front.

- Vous voulez me faire passer pour un monstre ? Soit. J'en serais un. Je préfère être un monstre plutôt qu'un animal qui se laisse mourir et qu'on prend en pitié !

Bien décidée au départ à ne pas répondre à la provocation, elle n'a pu empêcher les mots de jaillir :

- Ce n'est pas de moi dont vous devriez vous occuper le plus... mais de Cën... Vous dites qu'il vous appartient, mais vous ne lui demandez pas ce que lui il ressent... alors que moi... Je sais qu'il souffre le martyr de me voir là, et que cela ma brise le cœur de lui faire autant de mal... Pouvez vous en dire autant à son sujet ? Vous ?

Le ton s'est fait accusateur, presque brutal. Naneth semble bouillir :

- Et pourtant... Vous continuez... Vous savez qu'il en souffre, et vous continuez à rester sous ses yeux ?
- Autant qu'il puisse me voir... parce que si je n'étais pas là, il partirait pour me rejoindre... Et cela... je refuse qu'il le fasse.
- Jamais il ne partirait !
- Vous en êtes sûre ? Vraiment ?


C'est alors qu'il est intervenu, brisant le silence dans lequel il se tenait depuis le début.

- Naneth...
- Quoi ?
- Je... J'y ai pensé... et vous savez ce qui me retient !


Pendant cet échange, elle a senti le regard de Cën qui la regardait par en dessous, guettant une réaction. Elle est restée une nouvelle fois stoïque, ne montrant pas une seule seconde que son cœur se désagrégeait lentement dans sa poitrine, au fur et à mesure du tour que prenait la conversation. Merende s'est brusquement détournée, a pénétrée dans sa hutte et tout le monde a pu entendre le remue ménage qu'elle y a provoqué. Le bébé c'est réveillé et s'est mis à pleurer. Et quelques instants plus tard, une ancienne berceuse a retenti tandis que le bruit s'arrêtait.

Cën s'est alors approché d'elle, la suppliant

- Restez... mais mangez !
- Je... je ne peux pas... tu le sais bien...
- S'il vous plaît !


Naneth est sortie de la hutte, les yeux rougis, tenant la petite fille dans ses bras. Ignorant les personnes présentes, elle l'a confiée à l'un des chasseurs du Clan avant de partir sans mot de plus pour Shattrah.

En soupirant, elle a senti la tension quitter ses membres, et s'est mise à fouiller dans ses ballots. Elle en a tiré une belle peau, l'a retourné pour que les poils reposent sur ses genoux, et a commencé à gratter le cuir pour en ôter la sous couche. Elle n'a pas fait attention à la conversation qui se déroulait entre Cën et les druidesses, c'était les affaires du Clan, elle n'avait rien à y voir. Quand elles sont parties, Cën c'est approché d'elle pour lui parler. Heureusement qu'elle était assise, elle savait que ses jambes ne pourraient la porter pour affronter son regard.

- Elle ne cédera pas... Ne serais que pour ne pas perdre la face.
- Si un cadavre devant sa hutte ne la gêne pas...
- Je crois que vous avez faim
- Je... je ne peux pas manger. Si je mange, jamais elle n'acceptera que tu sois à moi.
- Je préférerais vous voir tout les jours heureuse dans les bras d'un autre et m'avoir oublié plutôt que de vous laisser mourir à cause de moi.
- Cën... tu sais très bien que si je pars... tu auras envie de mourir aussi...
- Qu'il en soit ainsi ! au moins... ça sera rapide !
- Et donc... tu voudrais que je vive avec ça sur la conscience ?


Ce n'était pas les mots qu'elle aurait voulu dire... mais la conversation a été brutalement interrompue, un druide faisant partie de la horde a surgi entre eux et a filé vif comme l'éclair. Trop fatiguée pour le poursuivre, elle s'est fondue dans les ombres en forme de panthère et Cën n'a pas tardé pas à la rejoindre.
Il fait alors un geste qu'il n'avait jamais fait. Il enfoui sa tête dans son cou, la caressant comme un gros chat. Elle allait poser sa tête sur son épaule quand, soudain, il s'est entaillé le doigt et l'a fourré dans sa gueule, d'un geste décidé. Elle a eu un recul, ne comprenant pas mais lui faisant confiance quand il lui a dit :

- Le goût du sang... ça devrait réveiller votre instinct !


Sous le choc elle est redevenue elle-même, vacillant en reprenant sa forme d'elfe. Il la retenu contre lui et elle n'a pas résister à lui lécher le doigt, titillant du bout de la langue la blessure qu'il venait de se faire... Pour elle. "Par Elune... Une de plus à mettre à mon actif, et il faut que ça soit encore lui qui en souffre, sans rien dire. Mais je suis un monstre!" Son cœur battait à tout rompre, ses pensées tourbillonnaient, la faim la taraudait, lancinante maintenant que le goût de son sang avait imprégné ses papilles.

- Tu ne devrais pas faire ça... J'aurais pu te blesser !
- La prochaine fois c'est ma gorge que je mettrais dans la gueule de la panthère !
- Je t'en prie...
- Quitte à me tuer, autant que vous le fassiez vous-même non ?


Elle a blêmit, fermé les yeux, imaginant la scène, sur le point de s'évanouir. Le tuer ? Lui ? Non. Par Elune ! Pas ça !

Elle a alors murmuré :

- D'accord. Je mange. Mais seulement si c'est toi qui me nourris. Je le fais seulement pour toi...

Il lui a sourit et lui a promis qu'il allait devenir le plus grand cuisinier d'Azeroth pour elle. Il a été lui chercher des fruits frais qu'il a minutieusement pelés et coupés en petit morceaux avant de lui tendre l'écuelle. Elle a refusé en souriant, et il s'est approché d'elle, entreprenant de lui donner la becquée comme à un oisillon : prenant les morceaux de fruits un par un, il les trempait dans le miel avant de lui déposer dans la bouche. Il la regardait manger avec un léger sourire, et elle pouvait voir dans son regard tout le soulagement qu'il en éprouvait.

- Merci mon amour...
- Je le fais pour toi... Seulement pour toi... et je n'accepterais de nourriture que de ta part...


Il ne lui a pas répondu, mais l'a serré dans ses bras avant de lui murmurer :

- Je dois partir... A ce soir... Vous pouvez vous installez dans ma hutte si vous le voulez.
- Non !
- Pourquoi ? Elle ne vous plait pas ?
- Non... Ce n'est pas ça... Mais je ne peux pas vivre dans ta hutte si tu n'y es pas... Je préfère dormir dehors... J'ai l'habitude..


Il a soupiré, l'a serré une dernière fois contre lui, et elle l'a regardé s'en aller, priant Elune pour qu'il ne prenne pas de mauvais coups dans la vieille tour. C'est seulement à ce moment là qu'elle a remarqué que le soleil descendait sur l'horizon, la nuit n'allait pas tarder à tomber.

"Je perds la notion du temps quand je suis avec lui..."


Elle était déjà couchée quand il est revenu de la vieille tour. Il est passé à côté d'elle sans un mot, ni un regard, se dirigeant vers sa hutte, et elle a cru qu'il avait oublié sa promesse de la rejoindre. Elle ressassait cette idée, se demandant ce qui avait bien pu se passer, quand il a surgit de la nuit, portant une écuelle dans une main, et des fourrures chaudes dans l'autre. Sans un mot, l'air complètement éreinté, il a commencé par lui donner quelques morceaux de fruits, puis l'a gentiment bordé avec ses fourrures. En l'embrassant sur le front il lui a soufflé "Je reviens après".

Elle n'a pas retrouvé le sommeil tout de suite, son imagination galopante l'imaginant en train de s'endormir dans les bras de Naneth. Elle était enfin en train de sombrer quand elle l'a senti qui se glissait sous les fourrures. Et ce n'est qu'une fois à l'abri de ses bras qu'elle a connu un repos réparateur.


(je risque d'éditer dans la journée... ^^)
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyVen 7 Mar - 19:20

13ème nuit

La journée est passée sans agitation particulière ni évènement spécial, juste les préparatifs du Clan qui retourne ce soir à la vieille tour. Elle a enfin commencé à découper et à coudre l'un des carquois qu'on lui a commandé, et l'opération minutieuse l'absorbe toute entière. Il ne faut pas qu'elle se trompe en taillant les plumes et le cuir qui en font la structure, sinon elle devra tout brûler et recommencer. A chaque point qu'elle pique, elle murmure une mélopée bizarre, en ancien elfique, et qui parle de la bénédiction qu'Elune a apporté sur le monde.

Cën l'a a nouveau nourri, il lui a préparé une délicieuse omelette qu'il lui a fait avaler bouchée par bouchée vers le milieu de la journée. Elle ne sait pas ce que peuvent penser les autres à ce sujet, et à vrai dire elle s'en fiche un peu, elle ne mange que pour lui et son appétit n'est pas entièrement revenu.

Pendant qu'ils étaient à la vieille tour, elle en a profité pour nager dans le lac, prenant le temps de laver longuement ses cheveux avec le restant du savon que Cën lui avait donné. Elle a aussi nettoyé sa tenue de cuir, qui commençait à sentir fort la fumée et en a profité pour la réimperméabiliser avec un mélange de graisse d'ours et d'huile de lin.

Quand Cën est rentré avec les autres, elle a bien vu que son armure était cabossée à certains endroits, et qu'il semblait avoir été blessé. Il a disparu dans sa hutte et le camp a enfin trouvé le calme dans la nuit. Au bout de quelques minutes il est réapparus et s'est approché d'elle. Il lui a murmuré :

- Venez avec moi !

Sans un mot, elle s'est levé et l'a suivi, intriguée. Il l'a juchée sur son tigre, s'est installé derrière elle, sans parler. Pendant la chevauchée qui les a amené dans une grotte oubliée de tous, il n'a rien dit, se contentant d'enfouir son visage dans ses cheveux et de la respirer avidement. Il l'a aidé à descendre, a tiré des fontes de sa selle une épaisse couverture qu'il a étalée dans une légère dépression du sol. Il l'a invité à s'installer dessus et a rapidement allumé un petit feu pour chasser la fraîcheur de la nuit.

Quand il l'a enfin rejointe sur la couverture, elle ne rêvait que d'une chose : qu'il l'embrasse passionnément pour tout oublier dans ses bras. Il l'a prise tendrement contre lui et lui a fait l'amour comme jamais... Le temps s'est suspendu pendant ces instants magique où il n'y eu plus de Hilneth, plus de Rhiwin mais juste deux elfes éperdument amoureux l'un de l'autre, avides de profiter de l'instant...

- Je t'aime Cën, j'aime ta façon d'être, ta façon de me faire l'amour, quand tu oublies que je suis une Hilneth, quand tu me grondes, quand tu me souris... quand tu sembles heureux avec moi...
- "Sembles" ? Mais je suis heureux avec toi ! et je te gronde parce que j'ai peur pour toi... C'est si bon de t'aimer, j'ai l'impression que rien ne peut m'arrêter!


Il a alors posé sa main sur son ventre, caressant doucement l'endroit où une petite vie se développait, bien cachée, au chaud en elle.

- Tu lui diras qui j'étais et combien je t'aimais. J'espère que je le connaîtrais...
- Non... toi tu lui diras qui tu es et combien tu m'aimes... Et combien tu l'aimes aussi... lui...

D'un ton un peu inquiet :

- Tu vas l'aimer hein ?


Il a souri :

- Je l'aime déjà, et je suis heureux que tu sois enceinte, on nous séparera peut être mais notre amour ne mourra pas !

Il a repris ses caresses sur son corps, égrenant un chapelet de baisers, ponctués de la plus belle déclaration d'amour qu'il pouvait lui faire :

- J'aime vos cuisses... vos seins fermes... vos épaules délicates... vos fesses si rondes et si douces... vos cheveux qui cascadent dans votre dos...

Elle l'écoute, envoûtée par cette déclaration, n'osant parler pour ne pas rompre le charme.

- Vos lèvres rouge comme le sang... vos grands yeux étonnés... votre ventre... votre peau blanche comme le lait... tout votre corps est si beau... Je vous aime Khâline ... Vous cajoler, vous chérir est mon souhait. Je veux que notre peuple retrouve son immortalité... Car seule l'éternité me semble suffisante pour vous aimer...

Elle a fermé les yeux, touché en plein cœur par ces mots. Ses lèvres ont fini leur course sur les siennes et ils ont refait l'amour très tendrement, oublieux du monde et des problèmes... Demain serait un autre jour a-t-elle songé en s'endormant dans sa chaleur.

Plus tard, elle l'a senti partir précipitamment, mais n'a pas vu que le jour était déjà levé et qu'il était plus qu'en retard. Quand elle s'est réveillée pour de bon, elle a trouvé des fruits posés sur sa robe et les a mangé lentement avant de reprendre le chemin du camp.

Elle marchait, flottant sur un nuage, repensant à cette nuit d'amour, à ses déclarations, bien décidée à demander à Naneth si elle avait changé d'avis. Arrivée à quelques arpents du camp, elle a vu Cën filer sur son tigre, comme si tous les démons d'Azeroth étaient à ses trousses. Elle s'est demandée ce qui ce passait, légèrement inquiète.

Le camp semblait en ébullition, les visages étaient ravagés et quand elle est apparu ils lui sont apparus hostiles et fermés. Interrogeant du regard Hollian, celle-ci a à peine desserrée les dents en lui disant :

- Par votre faute mon frère a été fouetté !

Khâline vacille en se rendant compte que le retard de Cën ce matin a dû être plus important qu'elle ne le pensait et que Naneth a dû se rendre compte de son absence! Le sang se retire de son visage, elle se détourne pour vomir dans le feu, fait quelques pas et s'évanouie en voyant le sang de Cën maculer le sol là où il a été fouetté...
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyLun 10 Mar - 8:14

16ème jour

Elle erre comme une somnambule dans la forêt d'Ashenval. Ces deux derniers jours ont été tellement déroutants qu'elle ne sait plus ce qu'elle doit penser. Cën a-t-il le droit de l'aimer ? Où est-il ? Que fait-il en ce moment où elle aurait besoin du réconfort de ses bras ?

Elle ne doit pas retourner au Camp, c'est une certitude, Chysië lui a en quelque sorte conseillée de se faire oublier. Oui mais comment ? Il y a eu ce qui a ressemblé à des affrontements d'autorité entre Chysië et un vieil elfe aux yeux blancs. Celui-ci semble tenir aux traditions ancestrales... Elle n'a pas tout compris des enjeux, tellement obnubilée par Cënëdril que sa poitrine en était douloureuse.

"Oh mon amour... Mon cœur saigne à chaque fois que je crois reconnaître tes pas derrière moi... Mais je me retourne et ce n'est jamais toi, ce n'est jamais ton sourire ou ton regard que je vois, mais toujours celui d'un inconnu qui me regarde... J'aimerais tant retrouver le refuge de tes bras pour que tu me consoles, me prenne contre toi et me dise que tout cela n'était qu'un rêve".

Elle pâlit en repensant aux taches de sang par terre. Elle n'a pas pu l'approcher pendant les quelques instants qu'il a passés au Camp avant de partir à la recherche de quelqu'un. Elle ignore tout de l'état de son dos, ni de l'étendu des dégâts du fouet sur sa peau... et sur son âme.

"Elune... je vous avais supplié de me punir moi... pas lui... C'est injuste qu'il souffre parce qu'il aime, c'est injuste qu'il souffre parce que je l'aime... Je donnerais tout pour effacer ce qu'il a subi à cause de moi..."

Une crampe lui broie soudainement le ventre et elle se penche en avant, vomissant sur la mousse du chemin. Nauséeuse, la tête lui tourne et elle tombe à genoux, tentant d'endiguer la bile qui lui brûle l'œsophage. Elle crispe les mains quand une douleur la traverse à nouveau, et se laisse tomber, haletante, baignée de sueur priant Elune pour que le malaise se passe.

De longues minutes plus tard, son souffle s'apaise. Elle se relève, le corps douloureux et le cœur toujours en berne. Elle ne sait toujours pas ce qu'elle doit faire, ce qu'elle doit penser, et dans son esprit tourbillonne une pensée qu'elle tente vainement d'occulter : pourvu que le bébé aille bien...
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyMar 11 Mar - 10:12

17ème nuit

Elle l'a attendu longtemps à Stormwind, patientant non loin du maître des griffons, les yeux dans le vague guettant son arrivée. Il lui avait promis qu'il arrivait vite mais une Hilneth a eu besoin de ses services d'escorte pour un rendez vous dans le parc de la ville. Quand les douves et le pont de l'entrée l'ont lassé, elle s'est transformé en un magnifique félin et a pris la direction du parc.

Son cœur a bondi quand elle a reconnu sa silhouette caractéristique dans le petit groupe qui discutait. Se fondant dans les ombres, elle l'a sciemment frôlé avant d'aller se coucher au pied du Puits de Lune. Elle sait qu'il l'a vu, elle sait qu'il se retient de jeter des coups d'œil vers elle, et elle profite sans vergogne de l'occasion pour l'observer, bien camouflée.

Elle se délecte de le voir, de le respirer, de savoir qu'il se tient à quelques pas d'elle et que, dans peu de temps, elle pourra profiter de la chaleur de ses bras. La discussion semble s'envenimer avec l'arrivée d'un nouveau venu. Elle ne le connaît pas, tout comme elle ne connaît pas la jeune elfe qui discute avec Mahelys. Ce ne sont pas ses affaires, et ils emploient des mots tellement bizarres...

Elle décide d'aller se dégourdir les pattes, et quand elle revient ils ont disparus... Elle suit leur odeur jusque dans la forêt : celle de Mahelys, mais surtout celle de Cën, qu'elle est capable de reconnaître les yeux fermés tellement elle est imprégnée dans sa mémoire. Elle passe non loin de la petite maison où ils se trouvent et se dirige vers les Carmines.

A nouveau, elle attend longtemps, s'inquiétant de ce rendez vous qui dure... Quand il est arrivé, elle était tellement heureuse de le voir qu'elle a eu un temps d'arrêt, sans oser l'approcher. Il a alors ouvert les bras, et elle s'est jeté à son cou en tremblant d'émotions. Elle n'arrivait pas à le lâcher, se délectant de son contact, de ses mains sur ses hanches et de sa bouche sur la sienne. Il était enfin là, et elle se sentait à nouveau vivante, plus rien d'autre n'existait à ses yeux.

Elle a voulu lui montrer ce qu'elle avait enfin obtenu après des dizaines de tentatives toutes plus frustrantes les unes que les autres : sa coiffe du Cœur Sauvage. Il a sourit, puis son visage s'est fermé quand elle a prononcé le nom d'Yijael, celui qui l'a aidé à la gagner. Elle n'a pas compris tout de suite ce qui le mettait dans une colère noire...
Très vite la conversation a pris un ton déroutant :

- Il vous a touché ?
- Il a essayé,
répondit elle en souriant toujours, tripotant sa coiffe toute neuve.
- J'vais le tuer...
- Oh non ! Il a été tellement gentil de m'aider ! et il m'a sauvé la vie plusieurs fois !


A ce stade, Cën semblait bouillir de rage.

- Il ne fait jamais rien pour rien
- Mon cœur... Il m'a juste mis la main aux fesses deux ou trois fois, pas plus... Pas pire que quand je vais soigner dans les champs de bataille tu sais...


Cën n'a pas répondu, elle a donc continué très vite, finissant de crever un abcès qui n'avait pas lieu d'être. Elle rougissait en baissant la tête :

- Il m'a aussi demandé un bisou en guise de remerciement et il a tourné la tête au dernier moment....
- La main aux fesses... comme à une vulgaire catin...
Le ton de Cën était rageur
- Et il vous a embrassé ? Il est mort !


Un silence, et Cën a repris :

- Il vous plaît ?
- Pardon ?"
Elle a relevé la tête, outrée
- Oui bien sûr... Il plaît à tout le monde..."
Le ton était amère.
- Comment ça ? Me plaire ?
- Pourtant, il est beau, drôle... rebelle...


Elle était complètement décontenancée mais a rit :

- Beau ? avec sa moustache et ses lunette ? Cën... je t'ai trouvé amusant, c'est vrai, mais juste parce qu'il me distrayait, et que ça m'évitais de broyer du noir en pensant à toi... Mais il n'y a que toi dans mon cœur, tu devrais le savoir ...
- C'est un voleur... et il vole surtout des cœurs !
- Comment pourrais je tomber amoureuse d'un type qui appelle toutes les femmes "chérie" ?


Un temps d'arrêt... et Cën reprend

- On vous met la main aux fesses sur les champs de bataille ?


Elle s'énerve un brin :

- Ecoute Cën, on m'a mis la main aus fesses aussi bien sur les champs de bataille, qu'en ville ou ailleurs ! A croire que mon postérieur est un aimant pour les mains des types en mal d'affection ! Et là j'ai pris soin de rester la plupart du temps hors de portée de ses mains, pour lui éviter la tentation ! Par Elune ! Il a même mis la main aux fesses sur Malicia ! ça doit être un réflexe chez lui, c'est pathologique !


Elle a fait une pause et a ajouté, un peu pour elle-même :

- Pis je dois pas lui plaire, j'ai de trop petits seins pour lui alors...
- Vos seins sont parfaits !
- C'est tout ce que trouves à me dire ?
- Je vous fais confiance. Mais j'aime pas le voir traîner autour de vous.
- Tu n'iras pas le tuer alors ?
- J'aime pas savoir que des soudards vous touche et vous manque de respect.


Elle a sourit, amusée :

- J'ai déjà distribué quelques baffes à ce propos tu sais ?
- Hum... Vous auriez dû faire de même, a-t-il dit en souriant.
- Hmmm t'es trop grand pour moi... et toi... c'est pas pareil... ça n'a jamais été pareil...
- Vous avez cru que je vous manquais de respect ?
- Non... tu m'as surprise, je te l'ai dit. Je... ne connaissais pas cette partie de tes fonctions au sein du Clan
- J'en avais envie aussi


Elle a rougit :

- Oh, tu ne me l'avais jamais dit auparavant.
- Je vous trouvais séduisante, et votre façon de me parler à l'auberge, votre façon d'être avec moi...
- Tu avais appréciée ma tenue je crois...
- Je vous avais dit que c'était normal que les mâles vous tournent autour avec cette robe qui dévoilait vos hanches et vos cuisses.
- Je vous ai proposé de passer la nuit avec vous. Et j'en ai eu encore plus envie quand j'ai su que vous étiez vierge.
- Oh...
- Votre attitude vis-à-vis des hommes... ça vous serait arrivé de toute façon. Vous êtes belle, douce et sensuelle, je pensais pouvoir vous faire découvrir ça comme vous le méritiez...


Elle a murmuré :

- si tu savais le nombre de fois où des hommes ont voulu passer la nuit avec moi...
- Pourquoi moi ? Vous ne m'aimiez pas encore...
- Pourquoi ?


Elle a marqué un temps d'arrêt, pour mieux ordonner ses pensées et calmer son cœur qui battait la chamade dans sa poitrine.

- Parce que... Quand tu m'as embrassé, mon cœur a fait un bond comme s'il allait sortir de ma poitrine... parce que tu es celui en qui j'ai le plus confiance... parce que je te trouvais attirant avant, avec cette déférence envers les druidesses... Parce que je savais que tu ne me ferais aucun mal... pour moi c'était une certitude...
- C'était une évidence... Je vous aime Khâline.
- Et aussi... parce que je n'en avais jamais eu envie auparavant... je veux dire... jamais je n'avais perdu la tête quand on m'embrassait alors que... avec toi j'ai carrément oublié où nous étions... Je t'aime Cënëdril...
- Je veux qu'il n'y ait plus que nous...
- Il n'y a plus que toi... à tout jamais...

Il lui a caressé le ventre en souriant et elle a répondu à son sourire:

- et lui ?
- Lui ? Je l'aime parce que c'est toi qui me la donné. Cën... Même si on a pas fait attention... Je suis fière de porter ton enfant... notre enfant...
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptySam 15 Mar - 10:01

17ème nuit/18ème jour

Roulée en boule sur les couvertures, Khâline se ronge les sangs en attendant que Cën la rejoigne. Elle caresse doucement son ventre, chantonnant une ancienne berceuse dont les origines se sont perdues depuis longtemps et elle repense à la fin de la nuit précédente.

Après leur discussion dans les Carmines, ils se sont réfugiés à l'abri d'une immense grotte où un bateau attend de passer les portes qui le protège aux yeux du monde. Sur le pont, ils ont longuement discuté, et Cën lui a dit que certaines druidesses risquaient de demander ses services pour une nuit. Elle a accusé le coup, mais elle sait que cela risque d'arriver un jour ou l'autre...

"Pourvu que ça soit le plus tard possible..."

Il lui a sourit et l'a attiré contre lui pour un baiser fougueux. Elle s'est mise sur la pointe des pieds pour être encore plus près de lui et le serrer dans ses bras. Elle a senti une épaisseur inhabituelle sous son plastron, et les coups de fouet lui sont revenus en mémoire.
Il alors a laissé tomber sa cuirasse, et les bandages entourant son torse sont apparus. Ravalant sa salive, encore malade à l'idée de ce qu'il a subi, elle l'a regardé s'en débarrasser à gestes mesurés, et lui montrer son dos.

"Par Elune...."

Elle reste muette, contemplant le désastre. Les plaies sont encore sanguinolentes, Mahelys a dû être obligé de lui débrider tout à l'heure, elles s'étaient surinfectées... Le dos, déjà couvert de cicatrices anciennes, est dans un piteux état, et la chair boursouflée, éclatée même, noircie à certains endroits, bleue à d'autres, rouge partout ailleurs est une preuve que les coups qui lui ont été porté l'ont été fait avec force. Elle ravale sa salive, mais n'ose pas le toucher, tellement le spectacle est horrible. Elle approche doucement sa main mais la retire aussitôt, la peau est brûlante, elle le sent même à distance, preuve que l'infection couve encore.

Elle tremble sans pouvoir s'arrêter, et c'est lui qui la prend dans son giron pour la consoler. Elle sanglote, s'accusant de tout, et il la console doucement, la berçant, la rassurant, lui disant qu'elle n'y est pour rien, qu'il a choisi de rester avec elle plutôt que de rentrer, qu'il l'aime, qu'elle ne doit pas s'en faire, qu'il en a vu d'autres... Elle met longtemps à s'apaiser contre lui et ils finissent par faire l'amour...

Et là... La magie guérisseuse qu'elle ne connaît pas vraiment, opère à nouveau, mais différemment cette fois. Au plus fort de la passion, elle n'a pas senti le pouvoir monter et se répandre sur son dos, de manière très légère et fugace. Quand ils sortent enfin de l'état de grâce dans lequel ils étaient plongés, c'est pour remarquer qu'elle a les mains couvertes de sang, et qu'une marque de coup de fouet est apparu dans la paume de sa main droite. Décontenancée, elle regarde son dos et constate que la peau n'est plus noire, et les blessures en bonne voie de guérison, malgré le sang qui suinte encore. Par contre, là où sa main s'est posé pendant l'amour...

- Cën...
- Oui ?
- Je... il y a la trace de la main sur ton dos...


Il a sourit.

- ça partira ne vous inquiétez pas !
- Je... Non... Je ne crois pas, on dirait que ... c'est une cicatrice que je t'ai faites. Tu n'as pas mal ?
- Non pas du tout !


Ils se sont endormis, elle étendue sur son corps, à sa demande à lui. Il aime la tenir ainsi, elle est tellement légère qu'elle ne le gêne pas pour dormir. Il pose toujours une main sur sa taille, pour l'empêcher de glisser et elle se sent à chaque fois tellement en sécurité, tenue ainsi contre lui, qu'elle dort comme un bébé.

Mais ce soir Cën ne viendra pas... Elle le sent... Cela fait plus de deux heures qu'elle l'attend et elle a épuisé ses larmes pour s'endormir d'un mauvais sommeil.

Dans la journée, ses obligations la poussent à aller à Stormwind, la ville humaine qu'elle aime tant. La place devant la banque grouille tellement de monde qu'elle en reste étourdie un instant, n'osant se mêler aux passants qui semblent si pressés et courent partout.

C'est alors qu'une jeune elfe, qu'elle se souvient avoir vu au camp l'a regardé, comme si... Comme si elle était une intruse. Son regard l'a traversé et elle est resté interdite devant l'hostilité manifeste de celle-ci.

Elle l'a salué, sans se souvenir de son prénom, et elles ont entamés une discussion que Khâline a jugé un peu décousue. Mais rapidement, elle pris conscience d'une chose : cette elfe... C'est celle qui avait fouetté Cën ! Elle a ouvert de grands yeux sous le choc, mais l'autre continuait à débiter des bêtises à propos du bébé de Naneth, privé de mère, et à lui dire qu'elle ferait mieux de renoncer à Cën. Kat est alors arrivé et a participé à la conversation, mais le brouhaha ambiant, l'hostilité non dissimulée de l'elfe, tout contribuait à saper ses forces.

Elle a rompu la conversation et est partie calmer ses nerfs éprouvés dans la forêt.
Elle se souvient que Shandara - le prénom venait d'effleurer sa mémoire - lui a parlé qu'elle devrait renoncer tant qu'il est temps, qu'elle n'allait que souffrir, bref, elle semblait à côté du sujet, ne connaissant manifestement pas Cën... Ni elle! Elle s'emporte à ce souvenir :

"Mais de quoi se mêle-t-elle ? J'aurais pu la tuer pour ce qu'elle lui a fait ! Elle était si sûre de détenir la vérité ! Elle pensait connaître ce qui se passe entre Cën et moi ! Et ne m'a pas cru quand je lui ai dit que si Cën ne m'avait pas laissé dormir ce matin là, jamais sa peau n'aurait portée de nouvelles cicatrices ! Je l'aurais tué de mes propres mains si il avait fallu le faire !"

Cette pensée, tuer quelqu'un la glace de terreur : "Comment puis-je penser cela, moi qui ai juté de venir en aide à tout ceux qui souffrent, moi qui ai toujours gardé la voie de la guérison, moi... qui soigne parfois sans le vouloir..."

Elle est resté longtemps au bord de l'eau, tournant et retournant dans sa tête cette impulsion de tuer qui l'a saisit si brusquement...


(désolée c'est moins bon que d'hab, j'éditerai sans doute plus tard Smile )
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyDim 16 Mar - 7:32

19ème nuit

Ce soir là, elle reçoit un message de Vella, qui arrive les ailes déployées, droit sur elle, et se perche familièrement sur son épaule. Elle flatte les plumes de l'oiseau qui se rengorge de plaisir, et lui glisse dans le bec un cœur en sucre pour la remercier. Elle récupère le petit parchemin attaché à la patte de la chouette et le déroule:

"Besoin d'un coup de main rapidement à la vielle tour, tes talents de soigneuses vont nous servir."

Du premier coup d'œil, elle a reconnu l'écriture de Kathryl, l'elfe qui a longtemps été le promis de sa sœur. C'est quelqu'un de fiable, et elle sait qu'il ne l'enverrait pas chercher pour rien. Rapidement, elle fait l'inventaire de son sac. Les graines et les plantes sont à leur place, soigneusement rassemblées, les flacons dont elle peut avoir besoin sont protégés dans des étuis de cuirs, et elle a assez de bandages pour transformer en momie un bon tiers d'Azeroth. Elle tâte sa tenue de cuir, toutes ses amulettes sont accrochées, sa calebasse pend à son côté et son bâton vient d'être soigneusement poli : il brille de mille feux.

"En route !"
Vella la quitte en émettant un chuintement approbateur quand elle la voie enfourcher son tigre et s'envole à tire d'aile rejoindre son maître. Arrivée à la vieille tour, elle est accueilli par Kathryl mais aussi par ... des membres du Clan. Cën lui fait un clin d'œil et un sourire sous son casque, et elle reste muette de saisissement.

"Quoi ? C'est eux qui ont besoin de moi ?"
Elle prend place dans le groupe, et suit docilement ceux qui ouvrent le chemin. La tour est bien nettoyée déjà, et elle arrive tout juste pour aller affronter Arran.

"Oh Misère... Il m'aime pas lui..."
Fait est dit... Au cours du combat, il l'envoi par quatre fois au tapis et son moral et sa fierté en prennent un coup. "Décidément, j'ai pas de chance, pour une fois que je pouvais me faire bien voir du Clan". Elle sent le regard de Merende peser parfois sur elle, mais elle évite de la regarder, tâchant d'oublier que c'est elle qui a ordonné les coups de fouet qui marquent le dos de Cën. Son but est de maintenir les gens en vie, les querelles doivent rester à l'entrée.

Bien plus tard, Cën, harassé l'a rejointe, pas très loin de la vieille tour, dans l'auberge de Sombre Comté. L'endroit est sinistre, mais il s'est dit si fatigué qu'il ne pourrait pas aller plus loin.

"Mais pourquoi suis-je en train de faire ça ?"

Khâline roule à terre, tentant d'éviter les coups que Cën est en train de lui porter. Et il ne fait pas semblant le bougre ! Elle lui fait un croche-pied pour le déséquilibrer au passage, il vacille, elle en profite pour le mettre dans un sarment et reprend son souffle à quelque pas de lui.

Elle lui balance un éclat lunaire et revient au corps à corps, lui décochant une rafale de coups de poing dans lesquelles elle tente de mettre toute la hargne qu'elle porte en elle. Et miracle ! Il s'effondre à ses pieds pour la seconde fois en quelques minutes, en souriant.

- Je, j'ai gagné ?
- Oui, mais vous savez que sans arme, je ne vaux rien du tout !


Elle lui applique un bandage, et au passage note que son dos est presque entièrement cicatrisé. C'est qu'ils sont en sous vêtement sur la place devant l'auberge, en train de tester leurs compétences de combat! Elle, elle a quand même gardé son tabard pour éviter les regards désapprobateurs, mais ne se sent pas très à l'aise, alors que lui en simple pagne semble toujours dégager une puissance et une force impressionnante.

- On recommence ?
- Attendez une seconde, je reviens.


Il court chercher la plus petite épée qu'il possède et ils reprennent position. Et cette fois, elle comprend sa douleur. Alors que l'épée semble minuscule dans les mains de Cën, il en fait une arme redoutable, la clouant au sol, l'assommant presque, tournoyant autour d'elle, feintant, la touchant, la poussant dans ses retranchements.

Elle n'a d'autre recours que d'essayer d'éviter qu'il ne s'approche trop d'elle, le sarmente, feinte aussi en se transformant en chat et il en rit ! Déstabilisée, elle reprend sa forme, tente de le repousser des deux mains, utilise l'arsenal féminin de base : gifle, coups de pied, lui plante ses ongles dans les biceps, tente une nouvelle fois de le faire tomber et c'est elle qui se retrouve à plat dos par terre, haletante, en sueur et un peu vexée d'être aussi mauvaise.

Il la relève tendrement d'une seule main, lui caressant les cheveux, tout en lui expliquant les fautes qu'elle a commises. Il la serre contre lui, l'embrasse et commence à lui passer ses vêtements. Elle sourit, se laissant faire, plus habituée à ce qu'il fasse le contraire quand ils sont ensemble. Il lui noue sa cape, lui met une petite tape sur les fesses et la défie à nouveau.

- Allez, on va voir si vous me battez comme ça !
- Mais tu es fou ! Je risque de te faire plus mal, regarde ! Mon bâton est trois fois plus gros que ton épée ! Tu n'es même pas rhabillé !


Il sourit et ne répond pas, se mettant en garde face a elle. Ils ont renouvelés trois fois encore l'expérience, et trois fois encore, elle a perdu. A chaque fin de combat, pendant qu'il la cajole et la câline, il lui montre là où elle fait des fautes, là où elle prend l'avantage... C'est instructif mais fatiguant, surtout après la soirée passée dans la vieille tour.

En riant de leurs bêtises de la soirée, ils finissent par convenir que l'endroit est beaucoup trop lugubre pour eux et se rendent rapidement à l'auberge de Goldshire. Ils y sont accueillis par une servante qui a l'air de s'ennuyer ferme en cette fin de nuit, et qui les as regarde monter à l'étage avec un œil suspicieux, notant que le peu de peau visible du couple était criblée de bleus.
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyMer 19 Mar - 9:57

?? Jour

Kharess vient de la quitter, et comme souvent, Khâline ressent une légère amertume en la voyant partir. Les deux sœurs sont aussi dissemblables que possible, autant par leur physique que par leur comportement. Alors qu'elle possède une magnifique chevelure violette, sa sœur, elle, a hérité des cheveux couleur de lune de leur père, qu'elle noue en une queue de cheval assez haute, plus pratique dit-elle, quand on exerce son "métier".

"Métier... Tu parles, comme si faire les poches des gens étaient un métier..." songe-t-elle, agacée comme chaque fois qu'elle pense à la voie que Khar a choisi de suivre.

Elles sont de la même taille ou presque, et contrairement à elle, Kharess a le visage marqué de tatouages rituels, qui mettent en valeur son regard et son sourire. Elle lui envie le grain de beauté qu'elle exhibe sans complexe à la naissance de sa poitrine, mais n'aurait pour rien au monde voulu se faire tatouer comme sa sœur l'a fait, y compris sur la hanche, alors que rien ne l'y obligeait.

Kharess est venu la voir pour lui donner quelques nouvelles et lui apporter les potions qu'elle lui promettait depuis des semaines. Elles ont parlé d'un peu de tout, elle s'est enquis du bébé et du futur papa, et elle a appris que Kharess avait rencontré Cën il y a bien longtemps, quand elle était encore avec Kathryl. Khâline a bien remarqué que sa sœur avait encore un peu de mal a évoquer le nom du chasseur, même si elle semble ne plus attacher importance à leur séparation.

- C'est mieux comme ça tu sais. Je ne suis pas là assez souvent, je n'aurais pu que lui apporter de l'amertume... Et je crois que... que l'amour s'en est allé tout seul finalement. Il va se trouver une gentille elfette qui lui collera les basques à longueur de journée, ça le changera de moi. Et moi...

Elle a sourit en disant cela et Khâline a très vite compris que sa sœur se donnait du bon temps. Elle écoutait à moitié ce que celle-ci lui racontait sur ses diverses frasques tout en cousant un carquois, quand soudain un nom a attiré son attention. Elle a relevé la tête.

- Yijael tu dis ?
- Ben oui, un voleur aux yeux verts. Tu le connais ?
- Heu, vaguement oui, d'ailleurs Cën n'aime pas que je lui parle, il trouve qu'il a les mains trop baladeuses !
- S'il n'avait que les mains... Ce type embrasse comme personne !


Sa sœur riait en disant cela, et Khâl a froncé les sourcils.

- Il t'a embrassé ?
- Si il n'avait fait que cela...


La voix de Kharess s'est faite volontairement langoureuse, et elle pousse de petits soupirs évocateurs, se moquant de la pruderie de sa sœur.

- On a un peu fumé de la Feuillerêve et il m'a emmené visiter un bout de grotte que je ne connaissais pas. Et...
- Et quoi ?
- Tu veux que je te fasse un dessin ?


Khâl a rougit.

- Heu non, ça ira. Mais tu sais que tu ne dois plus fumer de Feuillerêve, ça te mets dans des états pas possibles
- Hey cocotte ! J'ai tiré deux ou trois taffes, ça va hein, je me suis pas tapé toute la récolte de la semaine !


Khâline se souvient de ce jour là, où elle a retrouvé sa sœur, en plein délire, qui cherchait l'escalier pour monter dans sa chambre. Elle était complètement partie, hilare, et disait des phrases incohérentes sur Elune et les étoiles qui bougeaient dans le ciel. En fouillant dans le sac de Khar, elle a découvert des miettes de Feuillerêves, mais aucune plante complète.

- Où sont les plantes dont tu avais besoin ?
- Hummm quoi ? les plantes ?
- Oui les feuillerêves, tu sais que tu t'en sers pour faire des flacons ! Tu avais une commande urgente !
- Ah heu... j'les ai fumé avec ma copine Änka.


Kharess arborait un sourire complètement niais en évoquant l'elfette.

- Quoi ? Tu as fumé l'équivalent de trois jours de cueillettes avec cette dépravée ?
- He ho ! Tu parles pas comme ça de ma copine hein... Pis on n'avait pas cueilli pendant trois jours...


Après avoir réussi à interroger l'autre elfette, qui se trouvait dans un état analogue à celui de Kharess, Khâline s'était rendu compte qu'elles avaient fait main basse sur la récolte de toute une semaine, et qu'elles avaient passé les deux derniers jours à ne faire que cela : fumer...

Khâline secoue la tête pour chasser ses souvenirs. C'est décidé, elle ira parler à Yijael pour lui demander de ne plus faire fumer sa sœur. Pour le reste, elle s'en moque, elle sait que Khar est une grande fille, capable de se protéger seule.
"Au moins un avantage à son métier... Elle sait de quel côté on attrape une dague...."


- Tu... Tu es amoureuse de Yijael ?
- Tu rigoles ? C'est un bon coup, mais tu me vois tomber amoureuse moi ?


Kharess secoue la tête en riant.

- J'tomberais plus amoureuse tu sais... Rester promise aussi longtemps à quelqu'un, avoir fait confectionner sa robe de marié et tout ce qui va avec pour me retrouver après sans personne, merci j'ai déjà donné. Je couche parfois avec Yijael parfois avec d'autres, on prend du bon temps ensemble, le reste, rien à faire tu vois ?


Khâline ne voyait que trop bien mais n'a rien dit à sa soeur. Elle a profité de sa présence pour coudre les renforts qu'elle avait préparé pour son armure et elles se sont quittées en se promettant de se revoir bientôt. Elle a regardé partir sa soeur d'elle fendant la foule, silhouette altière et sûre d'elle, vêtue de sa tenue de cuir rouge, et a soupiré en reprenant le carquois qu'elle était en train de confectionner.
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyMar 25 Mar - 21:37

Hier...
C'est une caresse sur ses cheveux qui la tire du profond sommeil dans lequel elle est plongée. Elle sourit, profitant de l'instant, mais quand elle ouvre les yeux et le regarde, la nuit précédente lui revient en mémoire et son cœur se serre. Cën, visiblement, n'a que peu dormi, son regard est las, noyé de chagrin, mais il la regarde toujours avec tout l'amour du monde dans les yeux.

- Il faut se lever mon amour, Minalei doit faire les chambres
- Hmm Déjà ? J'ai l'impression de ne pas avoir assez dormi !


Il sourit et la taquine.
- Et pourtant, à peine étions nous couché que vous étiez déjà partie, j'ai même cru que vous alliez vous mettre à ronfler !
- Hey je ronfle pas !


Elle lui donne une légère bourrade en souriant puis s'accroche à lui quand il entreprend de la sortir du lit. Elle constate qu'il a déjà pris un bain, ses cheveux sont encore humides et son armure bien astiquée. Il lui passe doucement un linge humide sur le corps pour la rafraîchir un peu, la sèche et l'aide à enfiler ses vêtements. Il l'effleure de ses grands doigts, puis pose sa main sur son ventre et l'embrasse d'un baiser à la fois possessif, protecteur et rempli d'une sorte de désespoir.

"Qu'avons-nous fait, par Elune, pour qu'il en arrive là ?"

Main dans la main, ils sortent de l'auberge, ne se souciant pas d'être vu. Il l'embrasse une dernière fois avant d'aller rejoindre les champs de bataille, et elle le regarde partir, le cœur serré d'appréhension.

"Elune, garde le sur ton cœur et protège le quand je suis loin de lui !"


Prise d'une faim dévorante, elle court acheter de quoi déjeuner et va s'installer au sommet de la cascade qui domine l'Aldor. Elle étale ses provisions sur son sac et entreprend de dévorer tout ce qu'elle a acheté : des fruits, mais aussi du lait, des gâteaux et des bâtonnets de poissons. Pour terminer, elle sort de son sac une barre de chocolat qu'elle a trouvé dans un œuf, et le savoure tout en repensant aux évènements de la veille, tentant de mettre de l'ordre dans ses pensées.

L'objectif de la veille en terme d'aventures, était d'aller rendre visite à Onyxia, l'horrible dragonne qui sommeille dans une caverne au fin fond des marécages d'Âprefange. Nonobstant la présence de Merende et d'une bonne partie du Clan, Khâline a pris sa place dans l'expédition, son rôle étant uniquement de soigner Cën et de l'empêcher de tomber sous le souffle de feu de la bête. L'expédition a été une réussite totale et éclatante, et elle a même eu le droit de dépecer le cadavre !

Après avoir exposé la tête à l'entrée de Stormwind, comme le veut la tradition des chasseurs de dragons, ils se sont tous rendus dans l'auberge de Goldshire afin de célébrer leur victoire, mais, rapidement, Khâline ne s'est pas senti à sa place dans l'atmospère joyeuse, et quand Cën a distribué les cruches d'hydromel, elle en a vidé plusieurs d'affilée, sentant rapidement l'alcool lui monter à la tête. Ignorant Merende qui la regardait d'un air désapprobateur et envoyait des signes à Cën pour qu'il s'occupe d'elle, elle est sortie marcher dans la forêt s'éloignant de l'auberge.

Quand Cën l'a retrouvé, elle avait fait un tour complet, et contemplait la petite mare d'un œil distrait. Et après...

Khâline soupire en songeant aux éléments qui se sont passé ensuite... Elle était en train de discuter dehors avec Leythalas, qui lui proposait son soutient et son aide pour son accouchement, quand elle a entendu la voix de Cën s'élever dans l'auberge. Elle a couru pour connaître la raison de son emportement et quand elle est arrivée elle a distingué la voix de Shandara qui disait quelque chose qu'elle n'a pas compris et celle de Cën, grondant de colère, qui lui répondait :

- J'ai versé pour le Clan plus de sang qu'il n'en coule dans vos veines !

Khâline a frémit en entendant ces mots, et quand elle a vu Cën redescendre, l'air furieux mais déterminé elle a craint le pire. Il la regardé, le regard brillant, et une question lui est montée spontanément aux lèvres :

- Qu'est ce qui se passe ?
- Je suis complément libre maintenant ! Tu viens avec moi ?


Elle n'a pas tout de suite saisi la portée de ses paroles.

- Libre ?

Cën a plongé ses yeux dans les siens et demandé d'une voix fébrile, désespérée

- Tu viens avec moi ou pas ?

Elle a soufflé :

- Oui !

Il lui a pris la main et l'a entraîné dehors, elle a distingué la voix de Shandara qui criait "Lâche !", les exclamations de surprises de Leythalas, Galadrinn et Kathryl qui suivaient la scène d'un air atterrés, mais elle n'y a pas prêté attention. Cën la portant presque, a enfourché son tigre, l'a fait monter devant lui et encourageant sa monture, a piqué des deux en direction des Carmines.

Il venait de quitter le Clan...
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyMer 26 Mar - 8:03

Appuyée contre le torse de Cën, serrée contre lui, elle a fermé les yeux et ne les a rouverts que lorsque le tigre s'est arrêté près d'un cours d'eau. Cën l'a aidé à descendre, l'air un peu ailleurs et il s'est assis sur un rocher, regardant l'eau le regard sombre. Inquiète, elle lui a pris les mains, autant pour le rassurer lui que elle, lui serrant doucement, caressant sa paume de ses pouces.

- Que.. Il s'est passé quoi ? Et qu'à tu voulu dire quand tu as annoncé que tu était libre ?
- Ils disent que c'est ma faute si le Clan va mal, que c'est à cause de nous ! Que j'insinue le doute dans les cœurs !
- Qui ça "ils" ?
- J'ai trahi les lois du Clan en vous aimant !
- Mais tu n'as rien fait mon amour !
- Certains me comprennent, d'autres me jugent... En un sens, elle a raison !
- Mais qui ça "elle" ?
- Shandara, mais elle n'est pas la seule à le penser...
- Cën...Tu sais ce que je penses des lois du Clan... Je... Je ne les approuve pas mais tu as le droit d'aimer qui tu veux... Tu es peut être un "Sans mère" mais tu n'est pas un "Sans cœur"... Je ne voulais pas que tu quittes le Clan...
- Vous êtes libre de ne pas me suivre


Elle s'est sentie blessé quand il lui a annoncé cette simple évidence et en réponse, elle n'a trouvé que son amour à lui offrir.

- Je... Je t'aime Cën... Et tu sais très bien ce que je ferais...

Il a soupiré et sa voix a pris un ton infiniment triste, les larmes lui sont montées aux yeux et son regard était un mélange de tristesse et de colère :

- Je vais faire quoi, moi, maintenant ?
- Je ne sais pas... Mais je serais toujours là pour toi... Tu... Tu veux prendre le temps de réfléchir ?


Il n'a pas répondu tout de suite, et elle l'a pris doucement dans ses bras, comme un enfant malade, appuyant la tête de Cën contre son épaule, sans rien dire, se contentant de lui caresser doucement les cheveux. Elle se sentait complètement désarmée face au désarroi du géant, et ne savait pas quoi dire, sentant son grand corps contre le sien, qui refusait de se laisser aller complètement. Elle a senti une larme couler dans son cou quand il a murmuré :

- Tu as un Rhiwin pour toi toute seule maintenant...

Des sanglots lui sont montés dans la gorge en entendant cette petite phrase, lourde de sens.

- Cën... Tu n'es pas un Rhiwin pour moi, tu es l'elfe que j'aime de tout mon cœur...
- Vous voulez bien dormir avec moi cette nuit ?


Son cœur s'est serré encore plus en entendant cette supplication, tout son être lui criait le besoin qu'elle avait de le sentir contre elle, apaisé.

- Tu sais que je ne dors bien que quand je suis dans tes bras...

Il s'est alors relevé, la repoussant doucement.

- Dites moi où vous dormirez ce soir, je viendrais vous y rejoindre. Je vais retourner sur les champs de bataille... au moins là bas, je ne pense plus... Je suis à ma place là bas... et j'ai besoin d'être seul je crois... un peu...
- Je comprends... Fais attention à toi s'il te plaît...
- Ne vous en faites pas... Je n'ai plus qu'une seule raison de revenir... mais elle les vaut toute...
- Comment veux tu que je ne sois pas inquiète quand... tu semble aussi dévasté ?

- Je vous aime

Le ton était calme et mesuré, il l'a embrassé et est parti sans se retourner. Elle s'est effondrée sur place, les jambes coupées par l'émotion. Elle est restée là un moment, réfléchissant à ce qu'elle allait pouvoir faire.

"Il faut que je parles à Kat ! Lui saura quoi faire !"


Cette résolution prise, elle court à perdre haleine vers le maître des griffons, et loue un animal pour retourner en ville. Sur le chemin, elle se demande où peut bien se trouver le chasseur, et elle porte un regard distrait au paysage qui défile sous les ailes de sa monture, quand soudain, un cri puissant l'atteint en plein cœur.

"Vella !"

Elle sait désormais que Kathryl est dans la forêt d'Elwynn. Arrivée à bon port, elle jette les rênes du griffon au loueur et sans prendre la peine de le remercier se précipite vers les portes de la ville, où elle retrouve sa monture qui l'attend placidement près des gardes. Elle l'enfourche et, se fiant à son sens de l'orientation, s'enfonce dans la forêt. Elle met peu de temps à localiser le chasseur, mais il ne semble pas seul. En s'approchant, elle se rend compte que Mahelys, la sœur de Cën est avec lui et elle en ressent une sorte de soulagement. A eux deux, ils seront de bon conseil. Elle se laisse glisser de sa monture et se rend compte avec étonnement que ses joues sont couvertes de larmes.

- Cën a quitté le Clan ! Et c'est ma faute !

Mahelys l'a interrompu :

- Ce n'est pas votre faute Khâline !
- Si... Si il n'était pas tombé amoureux de moi, ça ne serait pas arrivé !
- Non... Tomber amoureux de vous lui a fait beaucoup de bien... C'est nous... c'est le Clan...


Elle a regardé Mahelys, une lueur de reconnaissance dans les yeux.

- Vous... Vous croyez ?
- Oui, l'une des nôtres lui a mal parlé... et il est persuadé qu'elle a raison, apparemment
- Shandara ?


La voix de Khâline s'est faite tranchante tout à coup.

- Elle ne comprend rien à Cën et se mêle de lui dire ce qu'il ne doit pas faire ! Elle me traite d'intruse, et m'a dit aussi que je n'avais pas le droit d'aimer Cën... que je lui faisais du mal...
- Calmez vous... Je ne veux pas que Cën rentre au Clan tout de suite... Il a besoin de respirer un peu
- Je sais, mais il semble tellement malheureux déjà... En quittant le Clan, il a quitté la majeure partie de sa vie...


Mahelys l'a regardé d'un air pensif :

- Je pensais lui laisser la nuit pour réfléchir... Vous pourrez lui dire que sa sœur a besoin de lui au Clan... en plus de l'Heryn ?
- Je lui dirais... je vous le promets.


Elle a essuyé les larmes qui maculaient encore ses joues et a salué Kathryl et Mahelys.

- Je vais aller voir du côté du recrutement des champs de bataille si je le trouve... Avec un peu de chance, il sera encore là.

Quelques instants plus tard, elle franchissait l'entrée du donjon de Stormwind et courait dans le long couloir qui mène à la salle de recrutement. Son cœur battait à tout rompre, et elle a cru défaillir quand elle a aperçu sa haute silhouette, parmi les quelques recrues encore debout dans la nuit. Il semblait si seul et accablé que sa poitrine s'est serrée de chagrin.

"Mais quel gâchis..."
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyJeu 10 Avr - 19:19

Des jours plus tard...

Les bras chargés de peaux elle rentre d'un pas pressé à Darnassus, où ils se sont établis ensemble... Enfin, il s'est installé chez elle, dans le rez de chaussée d'une maison que ses parents l'ont forcés à louer il y a des années afin qu'elle n'emplisse pas leur maison de peaux et de cuirs. Elle a fait de la place, rangé ses ballots dans un coin, et l'endroit ressemble enfin à une vraie maison et pas à un dépôt de pelletier.

Elle voit sa haute silhouette de loin et son cœur s'emplit de joie à sa seule vue. Il est levé ! Elle presse le pas et arrivé à quelques mètres de lui elle pousse une exclamation en voyant le sang sur le sol.

- Mon cœur !

Il est blême et tout le bas de son visage est couvert d'un sang rouge vif. Son teint est cireux et il semble à bout de force mais il lui sourit vaillamment :

- Je ne voulais pas salir la maison alors je suis sorti...
- Je m'en fiche de la maison, tu devrais rester couché tu n'es pas en état de marcher !
- J'allais en mettre partout !
- Le sang ça part très bien à l'eau froide, tu ne devrais pas te lever !


Elle l'a pris par le bras pour le soutenir et l'a raccompagné jusqu'au lit où il s'est assis lourdement, l'air épuisé par le maigre effort qu'il venait de fournir. Elle a alors saisie la première étoffe qui lui est tombée sous la main et a entrepris de lui nettoyer le visage doucement, trempant le chiffon dans un bol d'eau fraîche.

- Qu'est ce que je peux faire pour t'aider ? ça fait des jours que tu saignes et ça semble empirer !
- Rien... Vous ne pouvez rien faire...
- Tu m'as dit que ça t'était déjà arrivé auparavant. C'était quand ?
- Je..


Il a hésité pendant qu'elle le regardait, au désespoir.

- Quand ?
- Quand j'étais avec Sylïanis, mais je n'avais pas rompu le lien.
- Le lien ?
- Avec le Clan !


Elle est resté silencieuse un moment, tournant et retournant dans sa tête ses dernières paroles.

- Tu as mangé aujourd'hui ?
- Oui... un peu de viande crue.
- Tu as faim ?
- Un peu...


Après lui avoir embrassé sur la tempe elle a fouillé dans son sac et, tout en lui parlant, a haché menu la viande qu'elle avait ramené pour en faire un ragoût. S'installant ensuite à côté de lui, elle a formé de petites boulettes de viande hachée, qu'elle a commencé à lui donner. Docilement, il ouvrait la bouche et avalait cette pitance d'un air dégoûté.

- J'aime pas la viande crue mais j'en ai besoin
- C'est vrai que c'est pas très appétissant... Je préfère les gâteaux moi !
- Et moi les fruits...


Intérieurement, elle s'est promise de passer chez la marchande et lui ramener de jolie pastèque juteuse et mûre à point. Quand l'écuelle est vide, elle la pose sur le sol et l'aide à se recoucher. Sa peau reste livide, l'or de ses yeux a disparu et a été remplacé par une lueur d'obsidienne, assombrissant son regard de manière inquiétante.

- Dors mon amour, je veille sur toi !

Elle l'embrasse tendrement en le serrant contre elle et ne le relâche que lorsque le sommeil l'arrache à elle.
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyJeu 17 Avr - 15:35

Elle quitte la maison d'un pas pesant, fatiguée de l'avoir veillé une partie de la nuit. Le sang s'écoule de manière sporadique, mais ne s'arrête jamais tout à fait, et la peau de Cën est d'une teinte livide à faire peur. Régulièrement, elle baigne son visage avec de l'eau fraîche, tamponnant ses tempes et essuyant le sang sur son nez, sa bouche et ses joues. Elle regarde le tas de linge souillé qu'elle porte dans un grand panier et son sang se glace peu à peu dans ses veines.

"Il faut que je trouve Mahelys...., songe-t-elle anxieusement, elle sait peut être quoi faire...".

Elle se dirige vers le lavoir où elle remet le linge à Nienna, une lavandière qui lui a proposé ses services quelques jours auparavant. En effet, Nienna , voyant que Khâline peinait à battre le linge, peu habituée à vrai dire à cette tâche, avait eu pitié d'elle. Elle lui a donc dit que, contre une petite rémunération, elle pourrait faire le travail à sa place. Trop heureuse de pouvoir passer plus de temps à veiller Cën, Khâline a acceptée avec gratitude et depuis, chaque matin, elle dépose sa corbeille au lavoir et Nienna la lui rapporte dans la journée, propre sec et replié. Khâline la paye avec un peu de monnaie auquel elle rajoute quelques cuirs ou peaux et chacune y trouve son compte.

Elle revient vite au chevet de Cën, l'essuie à nouveau, l'embrasse sur le front et commence à préparer l'infâme brouet à base de viande qu'il se force à ingurgiter. Elle ajoute quelques fruits secs et une pincée de Sauge Argent. Kharess lui a dit que la Sauge Argent pouvait l'aider, et Khâline tente de mettre le maximum de chances de son côté.

"Tout pour qu'il aille mieux. Elune, je vous en prie, ne le laissez pas mourir de cette façon... Il a donné sa vie pour des druidesses et... j'ai l'impression qu'il meurt à cause de moi... Laissez le vivre... Même si pour cela je dois.... le perdre...".

Elle ferme les yeux et une larme solitaire s'échappe de ses paupières closes. Son cœur se comprime dans sa poitrine et elle serre les dents pour ne pas qu'un sanglot s'échappe et ne le réveille. Elle va puiser un peu d'eau fraîche au puits, en verse une partie dans un broc qu'elle dépose à son chevet. Elle verse l'autre partie dans un plat en creux, dans laquelle elle dépose l'écuelle contenant la viande afin que celle-ci soit encore fraîche quand il se réveillera. Pour finir, elle recouvre l'écuelle d'un torchon propre pour ne pas que les mouches ne viennent, attirées par l'odeur.

Elle regarde le soleil, estimant l'heure, elle sait qu'il ne devrait pas tarder à se réveiller et décide d'aller voir à Ashenvale si Mahelys ne serait pas au Camp.

"Et tant pis pour Merende qui ne veut pas me voir là bas, si elle n'est pas capable de comprendre..."


Elle remonte les couvertures sur le torse amaigri de Cën, l'embrasse légèrement sur la bouche, caresse son visage une dernière et fois et appelle son tigre qui folâtrait dans l'herbe à proximité, poursuivant un feu follet joueur. Elle l'harnache tout en le câlinant et l'enfourche pour se rendre au port.
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyMar 22 Avr - 19:39

Citation :
Bande son de ce post et des deux suivants :http://www.deezer.com/track/3133
http://www.deezer.com/track/50313

Et les paroles de la bande son :
http://www.paroles.net/chanson/45498.2
http://www.paroles.net/chanson/46719.2

Suant et soufflant, tentant de faire le moins de bruit possible, elle traîne le lourd plastron de plaque jusqu'à la porte et l'abandonne sur l'herbe, près de l'entrée. Pliée en deux, elle essuie la sueur qui dégouline sur son visage, satisfaite d'avoir réussi toute seule à manier l'imposante armure de Cënëdril. Morceau par morceau, elle l'a porté dehors, le plus discrètement possible pour ne pas le réveiller, et les pièces d'armures sont à présent étalées devant elle, sous le auvent de la maison.

Il pleut à Darnassus depuis des heures, mais elle ne supporte plus de rester enfermée dans la maison où l'odeur des peaux fraîchement tannées se dispute avec l'odeur métallique du sang qu'il perd en quasi permanence désormais. Elle l'a lavé entièrement ce matin, malgré ses protestations, et quand son grand corps amaigri s'est abandonné sous ses mains elle a eu l'impression de baigner un enfant malade, tellement Cën est affaibli. Elle la fait asseoir sur un ballot de peau, se faisant la réflexion que sa maison manque cruellement de fauteuil parfois, et a drapé le lit de linge propre, sentant bon le savon et le grand air. Elle a replacé à côté de l'oreiller la fleur que Mahelys a apporté, pour qu'il puisse la voir rien qu'en tournant la tête, mais l'odeur discrète n'arrive pas à surpasser celle du sang qu'il perd.

Elle le regarde depuis la porte, il repose sur le dos, les bras le long du corps, si pâle... tellement pâle qu'elle guette chacune de ses inspirations qui lui prouvent qu'il est encore vivant... Et qu'il se bat à l'intérieur de lui-même. Elle s'en veut terriblement de la discussion qu'ils ont eue l'autre nuit, mais elle est si désespérée qu'elle est prête à tout pour qu'il vive. Y compris lui promettre qu'elle mourra avec lui...

Elle s'installe sur la marche de l'entrée et mélange dans un récipient de la cendre et du sel de Fonderoc grossier, qu'elle lie avec un peu d'eau et d'huile de lin. Elle malaxe la pâte jusqu'à ce qu'une boule à la fois souple et ferme, douce et rugueuse se forme dans sa main. La texture est étrange mais pas désagréable au toucher. Une fois la boule parfaitement formée, elle prend un des brassards de plaque de Cën, le pose sur ses genoux, et commence à le polir avec sa boule de pâte.

"Alors, des petits mouvements circulaires m'a dit Darnath..."

Elle essaie de reproduire la technique que l'instructeur des guerriers lui a montrée, mais ses premiers résultats ne sont guère probants. La couleur du brassard est la bonne, mais la crasse et les imperfections sont encore là. Elle jette alors une poignée de sel sur les pierres et roule sa boule dessus, jusqu'à incruster les cristaux dans la pâte. Et elle reprend son travail de polissage.

"Ah c'est déjà mieux !"

Contente d'elle, elle jette un coup d'œil vers Cën et constate qu'il a toujours les yeux fermés et n'a pas changé de position. Elle reprend sa pâte et continu son travail de polissage, qui ne s'avère pas très difficile... Juste profondément ennuyeux au final, et très long. Elle se laisse doucement hypnotiser par les mouvements circulaires qu'elle fait, sans se rendre compte que la peau fragile de ses doigts s'écorchent parfois sur les rivets de l'armure, laissant de légères traces de sang sur la plaque. Ses pensées dérivent, et elle revit la visite de Merende, Mahélys et Kathryl la veille.

(Edit : découpage du post en 3 parties pour en faciliter la lecture)


Dernière édition par Khâline le Mar 22 Avr - 20:45, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyMar 22 Avr - 20:42

Quand ils sont arrivés, Cën dérivait dans une bienheureuse inconscience. Ils sont entrés alors qu'elle tentait de lui faire reprendre ses esprits afin de savoir si il acceptait leur visite. Elle a bien vu que Merende a blêmi en voyant Cën dans cet état, le sang noirci coulant à la fois de son nez, ses yeux et même ses oreilles parfois. Machinalement, Khâline a pris une étoffe, une de plus, et a tendrement essuyé la peau salie.

- Mon amour ? Réveille toi !

Il n'a pas réagi, ni à sa voix, ni à celle de Merende qui lui demandait si il l'entendait. Kathryl s'est approché du lit et a commencé à questionner Merende.

- Vous m'avez dit que vous l'avez lié avec quoi ?
- A l'esprit d'un tigre... Cet esprit se nourrit du lien avec le Clan... Sans ce lien...


Khâl l'a interrompu d'une voix blanche :

- Sans le lien... Il meurt c'est bien ça ?

Merende a pâlit encore plus et sa voix a tremblé :

- Oui. Je le crains Khâline.

Le cri a jailli de sa gorge, des larmes jaillissant de ses yeux.

- Je ne veux pas qu'il meure !

Kathryl a repris :

- Si il n'était pas dans cet état, je le l'aurais ramené au Camp immédiatement. Votre présence ne peut-elle pas faire office de lien de secours ?
- Il ne suffit pas de le ramener... Il faut recréer le lien... Il faut qu'il le veuille aussi.
- L'esprit n'est pas retirable sans dommage j'imagine ?


D'une voix basse, Khâl l'a interrompu :

- Il... Il m'a dit qu'il devait combattre... qu'il allait gagner... Mais il s'affaiblit de jour en jour...

Merende a soigneusement examiné Cën, le palpant et écoutant les battements de son cœur.

- Il mange ?
- De... De moins en moins... Je lui donne de la viande crue avec des fruits mais ... Il s'affaiblit tous les jours un peu plus...
- Mahelys, parle lui on ne sait jamais !


La druidesse a enfin pris la parole, elle était restée silencieuse depuis le début de leur visite, se contentant de contempler Cën, jetant des coups d'œil à ceux qui parlaient.

- Cën ... Tu te souviens, il y a quelques temps en Féralas ?


Mahelys a retiré de ses cheveux une fleur un peu étrange et l'a approché de Cënëdril.

- Merende, cet esprit, est ce qu'il peut s'en débarrasser ? Ou recevoir une aide extérieure pour cela ?
- C'est pire que l'autre fois... Une semaine... Deux au maximum...


Khâline a regardé Merende :

- Comment ça pire ?
- Il a réussi à dominer une fois l'esprit, mais il n'étais pas si mal qu'aujourd'hui...
En regardant le chasseur : Je ne crois pas Kathryl
- Mais je ne veux pas qu'il meure à cause de moi !


Mahélys, troublée a levé les yeux vers Merende :

- Il doit y avoir un moyen...
- Il a fait son choix en partant du Clan, il en connaissait les risques... J'espère Mahelys que nous trouverons un moyen... Je l'espère sincèrement...


La conversation a encore duré quelques minutes sur le même ton désespéré, chacun étant conscient que Cën allait mourir si une solution n'était pas trouvée rapidement. C'est alors qu'il a ouvert les yeux, étonné de voir autant de monde à son chevet après des semaines passées uniquement avec Khâline. Elle lui a sourit et sa voix s'est mélangée avec celle de Merende :

- Mon cœur ?
- Cën ! Tu m'entends ?
- Na... neth ?

Merende a pris un ton enjoué, mais on pouvait lire sur son visage toute l'inquiétude que l'état de Cën lui causait :

- Alors ! Tu cherches à me faire mourir de peur ?
- Ca va aller Naneth... Ne vous inquiétez pas...


Sa voix était faible et le ton se voulait convaincant. Khâline lui a alors posé la question qu'elle lui pose dix fois chaque jours depuis qu'il peine à se lever :

- Tu veux prendre quelque chose mon amour ?
- J'ai pas faim ma douce !
- Ton regard est sombre, ton corps s'affaiblit, tu as besoin d'aide Cënëdril !
- J'ai pu le dominer une fois Naneth, je veux réussir !
- Oui c'est vrai, mais tu n'as pas été aussi affaibli l'autre fois !
- Ça va aller...


Merende a alors sorti une fiole contenant un liquide rouge vif et en a fait prendre à Cënëdril, trempant ses doigts dans le potion et les glissant dans la bouche du géant. Elle a recommencé à plusieurs reprises, jusqu'à vider le flacon à moitié. Cën se laissait faire, se contentant de déglutir à intervalles réguliers. Khâline n'a pu se retenir :

- Je lui ai déjà donné des potions... Des plantes... Même... Ma magie n'a pas marché sur lui... Ni celle des druides... ni l'autre...
- Il faut continuer ! lui dit Merende en lui tendant la fiole. Cela ne peut que l'aider un peu !
- Je ne veux pas que l'aider ! Je veux qu'il vive !


La voix s'est brisée sur les dernières paroles.

- Il faut le nourrir aussi, de force si il le faut. Il doit résister le plus longtemps possible !


Elle a hoché la tête et ils sont partis... Elle les a entendu parler devant sa porte de ce qu'ils allaient faire, et elle espère qu'ils trouveront une solution, elle... Elle continue de supplier Elune pour que le sang s'arrête, mais la magie de ses mains semble avoir disparu... Aucune lueur dorée n'apparaît plus sur ses mains quand elle le touche, et aucune incantation inconnue ne monte à ses lèvres, même quand son esprit affolé cherche à faire remonter les souvenirs enfouis dans sa mémoire.
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyMar 22 Avr - 20:42

Elle lui prépare la viande hachée qu'il déteste tant et commence à le nourrir. Il semble encore plus fatigué que d'habitude et elle est obligée de scinder en deux la première boulette qu'elle a formée et qui n'était déjà pas bien grosse.

- Il... faudrait que j'arrive à me lever et mettre mon armure...
- Tu ne pourrais même pas soulever ton plastron mon amour !
- J'essaierai... demain...
- Si tu veux la mettre, il faut que tu manges plus mon cœur...


Il a alors pris l'écuelle de ses mains et, lentement, bouchée après bouchée, a entrepris de la vider. Elle lui a servi un verre de lait, et a minutieusement découpé en petits cubes une pastèque toute fraîche, dont l'odeur lui a immédiatement rappelé leur première nuit à Stormwind. Il a bu le lait à petites gorgées et lui a posé la question qu'elle ne voulait pas entendre.

- Je vais mourir n'est ce pas ?
- Je... Tu veux la vérité ? Ou tu préfères que je te mentes ?
- Je la connais... Vous n'auriez pas appelé Naneth et Mahelys si ça n'était pas le cas.
- Je ne veux pas que tu meures mon amour. Merende a dit que... il fallait recréer le lien avec le Clan.
- Non...
- Tu es en train de mourir Cën !
- Je préfère si c'est près de vous... Plutôt que de mourir loin...
- Tu n'arrives pas à le vaincre ! Tu meurs à petit feu ! Je ne veux pas que tu meures ! Pas à cause de moi !


Dans sa voix, elle pouvait entendre toute l'angoisse que l'idée de la mort de Cën faisait peser sur elle. Mourir parce qu'il l'aime, elle n'avait jamais imaginer cela, elle refusait l'idée de toute ses forces et lui la regardait tranquillement en mangeant sa pastèque.

- Vous n'avez à culpabiliser de rien !
- Cën... Te voir dans cet état... Je ne le supporte pas !
- Je vais partir alors.


Sa respiration s'est bloquée, ses pensées se sont emballées et son cœur s'est affolé à cette idée.
- Tu... Tu vas aller où ?
- Euh... je ne sais pas.
- Si tu dois partir, alors que je veux tu vives ! Retourne au Camp et renoue le lien !


Elle savait qu'en disant ses mots, elle abandonnait tout avenir avec lui. Son cœur était au bord de l'explosion dans sa poitrine, mais elle était tellement obnubilée à l'idée de le sauver que le perdre de cette façon lui semblait moins cruelle qu'une séparation définitive et irréversible.

- Non.
- Cën... C'est... peut être l'unique chance que tu as de vivre ! Tu... tu ne veux pas connaître notre enfant ?
- Vous préfèreriez qu'il connaisse un esclave ? ou...
- Je veux qu'il te connaisse toi ! Je ne veux pas que pour lui tu ne sois qu'un feu follet de plus dans la forêt !
- Que son père soit mort libre et en luttant !


La souffrance l'a submergé comme un raz de marée :

- Si... Si tu es au Camp... Je saurais toujours où te trouver... Je saurais que tu es là quelque part et que l'espoir n'est pas mort... Cën... C'est la seule solution raisonnable !
- Raisonnable...


Le sang a recommencé à couler, doucement.

- Regarde... Ca ne s'arrête pas... Tu meurs sous mes yeux et tu voudrais que je ne le sois pas. Tu meurs... Parce que tu m'aimes !
- Il ne peut plus en être autrement. Je vais me reposer...
- Cën... Je t'aime plus que tout au monde... Je préfère te voir esclave et vivant que libre et mort... Si... Si tu meurs... Je monterais sur le bûcher funéraire et je partirais avec toi.


Elle ne sait pas pourquoi elle a dit ces mots, ils ont jailli spontanément, du plus profond de sa souffrance. La vie sans lui... Sans lui vivant quelque part... Impossible à imaginer ne serait ce qu'un seul instant. Elle sait que si il meurt, la vie ne vaudra plus la peine d'être vécue et que sans lui c'est une éternité de souffrances, de regrets et de remords qui se profilent dans un avenir vide de sens.

Il a tourné la tête vivement vers elle :

- Non ! Vous ne pouvez pas faire ça ! L'enfant !
- A quoi bon vivre si tu n'es pas là ?
- Pour lui...
- La vie sans toi... n'aura plus aucune saveur... je serais une bien mauvaise mère si tu n'es pas là pour me soutenir.
- Je ne serais là dans aucun des deux cas
- Toi... tu refuses de vivre pour lui... Je ne vois pas pourquoi je vivrais sans toi...


Elle tremblait de tout ses membres en disant cela et a détourné les yeux pour ne pas qu'il voit ses yeux remplis de terreur et de larmes.

- Vous ne pouvez pas... pas faire ça...
- Si je le peux.... Et tu ne seras plus là pour l'empêcher.
- S'il vous plaît... Vivez pour lui...

Elle n'a pas répondu, la tête toujours tournée, tremblante au bord du lit. Prenant une grande inspiration, elle l'a embrassé doucement au moment où il sombrait à nouveau dans l'inconscience.

La pluie s'est arrêtée de tomber et un pâle rayon de soleil reflétant sur le plastron qu'elle lustre la tire de son état second. Elle ne sait pas combien de temps elle a passé là, à frotter, mais l'armure a repris son éclat sombre et poli. La pâte est rouge à présent et elle s'en étonne avant de voir que la peau de ses doigts est comme rongée par le frottement continu sur le métal. Le sang qui sourdait de ses plaies sans qu'elle y fasse attention a imbibé la pâte et elle l'a étalé partout sur la plaque de l'armure.

Elle hésite. Tout recommencer en portant des gants et en effaçant les traces de sang ? Ou laisser l'armure telle quelle, espérant un geste d'Elune qui transformerait son sang en une barrière magique ? Elle ne connaît que peu de choses à la magie qui utilise le sang comme vecteur, mais elle sait que son humble travail de polissage a été fait avec amour et dévouement. Aucun magicien ne pourra donc l'utiliser contre lui ou contre elle, c'est tout ce qu'elle sait. Elle repousse le lourd plastron et va jeter dans le feu le peu de pâte qui lui reste, ses doigts la brûlent sous l'action du sel, et elle grimace en rentrant une par une chaque pièce de la lourde armure.

Demain... Demain elle décide qu'elle en refera le rembourrage et elle imagine déjà en pensée comment elle va changer les lanières de cuir qui sont en piteux état. Tout pour ne plus penser... Tout pour ne pas laisser le désespoir la submerger... Elle plaque un sourire sur son visage et se penche sur Cën pour l'embrasser.
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyVen 25 Avr - 17:42

"J'avais oublié à quel point je suis fais pour ça"

Ce sont les paroles qu'il a prononcées le soir où il a quitté le Clan. Il a eu besoin d'extérioriser la rage qui le consumait, et les recruteurs n'avaient été que trop heureux qu'il se présente à nouveau pour gagner un champ de bataille. Un guerrier aguerri comme lui, capable de faire pencher la balance en faveur de l'Alliance sur les monts enneigés à Altérac, ils n'allaient pas refuser.

Quand elle l'a rejoint tard dans la nuit, il sentait la sueur, le sang, la boue, la mort. Toutes ces odeurs qu'elle hume à chaque fois qu'elle approche de la guerre, elle les sentait sur lui, comme amplifiées par son désespoir. Il était courbaturé, la mine sombre, mais un sourire a éclairé son visage quand il la vue le cherchant des yeux dans le hall des recruteurs.

Elle prend machinalement les mesures des liens et des rembourrages de l'armure de Cën et s'étonne encore de la taille de ses protections. Elle ne se pose pas la question de savoir si son travail sera utile, elle a juste besoin de s'occuper les mains, de faire quelque chose pour lui puisque ses soins attentifs n'apportent aucune amélioration à son état et que sa vie est en suspend... "Et si il meurt..." Elle secoue la tête, refusant l'évidence et prépare une aiguillée du fil le plus solide qu'elle possède.

"Cën n'est pas une machine comme ils le disent... Une machine n'a pas d'âme, pas de cœur, pas de sentiment, alors pourquoi je sens tout cela quand je le vois ? Et quand il me regarde, avec tout l'amour du monde dans les yeux, quand il s'inquiète pour moi ? Pourquoi suis-je persuadé au fond de moi qu'il m'aimera toujours ?"


Une petite voix lui souffle : "Parce qu'il te l'a dit... et que chacun de ses regards et de ses gestes sont pour lui la marque de la vénération qu'il te porte depuis cette première nuit..."

Elle sent un frémissement dans son ventre et pose machinalement sa main sur la rondeur qui déforme légèrement sa robe. Ses pensées se font erratiques.

"Une machine serait-elle restée auprès d'une naine agonisante dans la neige ? Lui aurait-elle tenu la main, essayant de la réconforter avant qu'elle ne bascule dans la mort ? Une machine m'aurait-elle aimé comme il le fait ? Je ne veux pas le perdre ! Si il doit revenir comme avant, et bien soit ! Mais rien ne pourra m'empêcher de l'aimer... Et rien ne pourra briser le lien qui nous unit... Il m'aimera jusqu'à la mort je le sais... Il saura que l'enfant est le sien, je lui raconterai tout ce qu'on a vécu ensemble, j'arriverais à débusquer l'elfe derrière le tigre... Il a été créé pour combattre, mais il a appris à aimer... et ça son cœur ne pourra pas l'oublier !"
Revenir en haut Aller en bas
Khâline

Khâline


Féminin Nombre de messages : 54
Localisation : Dans son coeur à lui...
Date d'inscription : 27/02/2008

Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente EmptyMar 6 Mai - 16:18

Plusieurs jours sont passés et Khâline s'enfonce doucement dans le désespoir. Elle attend toujours un signe de Merende qui lui permettrait de se rendre au camp pour voir Cënëdril, mais les jours passent et rien ne vient. Elle sait qu'il est vivant, qu'il va mieux, mais qu'il n'est plus le même...

Tout ceux qu'elle a vus lui ont confirmé. Les Hilneth d'abord, qui ne perdent pas espoir qu'il recouvre la mémoire. Cën ne parle plus que le Daëndil, même si il comprend le Darnassien et le commun. Elles se sont proposées pour lui faire passer un petit quelque chose qui n'aurait de signification que pour eux deux et Khâline, dans sa souffrance n'a pu que leur tendre un morceau de gâteau au chocolat, que Daenaith lui a donné.

"Je n'ai rien de lui... Il ne possédait rien, que son cœur, et il me la donné avec tout son amour et sa tendresse... Et l'enfant..."

Plus tard, elle a croisé Bedrael, le chasseur qui avait été si gentil avec elle quand elle attendait au Camp devant la hutte de Merende. Elle lui a avoué qu'elle se sentait vide sans Cën, complètement perdue et lui, si flegmatique d'habitude, s'est emporté en disant qu'elle n'avait pas le droit de dire cela, que l'enfant comptait et qu'elle ne serait plus jamais seule...

"L'enfant... Je n'ai jamais regretté d'être tombé enceinte... Mais il est encore si abstrait ! Je sens à peine ses mouvements, il est encore si petit... J'ai peur d'être une mauvaise mère... Et sans lui, que vais-je devenir ?"

Et Kharess... Sa sœur aux multiples visages, tour à tour tendre et rieuse, pour devenir l'instant suivant cassante et hautaine, moqueuse et garce. C'est la voix grave et la mine désolée qu'elle lui a confiée avoir vu Cën combattre, et l'avoir vu réagir comme un toutou aux ordres de Merende, alors qu'il ne semble pas encore complètement remis de sa "maladie".

"Tu sais, j'ai presque regretté d'avoir contribué à cette satané cérémonie ! Il aurait sans doute été mieux si on ne l'avait pas sauvé !"


A peine avait-elle dit cela qu'elle recueillait Khâline qui s'est effondrée en larmes dans ses bras, la berçant tendrement contre elle, retrouvant les gestes qu'elle avait quand la druidesse n'était encore qu'une petite fille.

"Le voir... Rien qu'un instant... Lui dire "Je t'aime" pour qu'il sache que je suis toujours là..."
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Coeurs dans la tourmente Empty
MessageSujet: Re: Coeurs dans la tourmente   Coeurs dans la tourmente Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Coeurs dans la tourmente
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Les prêtres dans le clan
» Utilisation des canaux de discutions dans le Clan

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Clan Daendil :: Forums Roleplay :: Les Plateaux sauvages-
Sauter vers: